samedi 16 janvier 2016

Les succès et les échecs 2015 - Partie 2


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Violette à fleurs blanches à un stade où les feuilles en forme de coeur comme les fleurs aux airs de papillons sont délicieuses en salade. J'ai aussi des plants donnant des fleurs jaunes ou violettes. Comme je les laisse se ressemer, j'en ai une multitude et la récolte est abondante. Sur cette photo, on peut voir des plants rejetons au pied du plant mère. En arrière-plan, l'orpin rampant forme un beau tapis vert.
Louise :
Fleurs de tilleul avec leur bractée (longue
"feuille" jaune verdâtre attachée à la tige florale).
Normalement, je fais ma récolte dans le
voisinage de notre maison. Mais comme nous
retrouvons sept tilleuls adultes sur notre
nouvelle propriété, c'est de là que provient
notre récolte 2015. 
2015 a vu du bon et du mauvais, tout comme son climat : printemps très tardif suivi d'un été froid, mais la pluie n'a pas manqué et nous avons quand même vu le soleil ! Nos succès comme nos échecs sont dus en partie au fait que nous avons acheté une terre entre Sherbrooke et Drummondville. Je n'en ai pas parlé jusqu'à présent par manque de temps et de photos, mais pour faire une histoire très courte et simplifiée, tout y est à construire ou rénover ou presque. Nous ne l'habitons pas, mais y avons des locataires et à l'été 2014, entre autres projets, j'y ai aménagé un grand potager dont j'ai doublé la surface au printemps 2015. Tout ce chantier m'a tellement demandé de travail que j'ai négligé mes plantations à la maison. Il s'agit là d'une aventure intéressante dont nous avons hâte de vous parler!



Les échecs à la maison :
En avant-plan, un de mes 6 camerisiers, dont les branches
sont un peu rougeâtres en début de saison. Les minuscules
triangles blanc-crème sont ses fleurs.

Du côté des légumes annuels, dix plants de tomates ne m'ont donné que quelques douzaines de fruits, seulement quatre plants de haricots ont germé, je n'ai ramassé que quelques poignées de cerises de terre mûres et pas un seul poivron ou aubergine. N'ayant pas de temps à consacrer à mes petits fruits printaniers (fraises, camerises, cassis (gadelles noires), je ne leur ai accordé aucune attention - je n'ai même pas remarqué si la fructification fût abondante ou non.

Tomates-cerises 'Red Robin', poussant en bac
à l'intérieur, en plein hiver, sous lumière
artificielle.
 À la fin du printemps, j'ai aussi interrompu mes récoltes intérieures hivernales, parce qu'il était temps de renouveler le terreau. Mes plants de tomates-cerises 'Red Robin', en poste depuis 2011, semblaient épuisés et ont très peu donné de fruits comparé aux hivers précédents. Ils passaient leur énergie à produire de nouvelles feuilles pour remplacer celles qui se desséchaient sur leur tige. Mais à la fin du printemps, j'ai déposé quelques plants dehors, dans leur bac, avec l'idée de les déterrer plus tard. Or, à mon grand étonnement, ils ont repris de la vigueur et ont recommencé à produire abondamment au milieu de l'été, malgré un emplacement leur offrant à peine cinq heures de soleil direct et aucun entretien de ma part. Ce dernier effort courageux a été leur chant du cygne, car je ne les ai pas rentrés à l'automne. De plus, comme je savais que j'aurais une année surchargée au travail, je n'ai pas redémarré mon potager intérieur, l'automne venu. Ce fut une décision sage, mais c'est quand même dommage  de ne pas pouvoir profiter de l'arôme et du goût des tomates fraîches en plein mois de janvier ! 

Les demi-succès à la maison :
Croustillants morceaux de rhubarbe,
prêts pour la cuisson.

  L'amélanchier qui se trouve en façade a donné une production modeste de fruits, mais il est encore jeune et j'ai récolté le double de l'an passé. Celui qui est au fond du terrain en arrache et a produit très peu. De plus, je n'y ai pas trouvé un seul fruit en bon état. 
Mes bleuets se sont contentés de 3 lbs (1,5 kg) de fruits. C'est bien, mais je suis habituée d'en obtenir le double ! Il faut croire qu'ils se sont payé une année de repos. La rhubarbe a bien produit, comme d'habitude, mais comme je veux diviser mes plants le printemps prochain, je me suis contentée de la récolte du printemps. J'ai donc sauté la récolte d'août pour ne pas affaiblir mes plants, ce qui m'a empêchée de me faire une réserve de jus de rhubarbe non sucré, que j'ai l'habitude de garder congelé en très petites portions pour remplacer le jus de citron dans les recettes.

Les francs-succès à la maison :
Mes talles d'ail des bois se sont adaptées à notre terrain et elles ont même prospéré (j'en ai quatre en tout). J'en suis enchantée. L'ail des bois est un bulbe comestible qui produit de belles grandes feuilles légèrement bleutées. Je me permets seulement de récolter quelques feuilles par talle (2 à 4), puisque c'est une plante au développement très lent. On ne peut donc pas parler de récolte, mais plutôt de dégustations occasionnelles. Mais c'est toujours un grand plaisir !

Troisième semaine de juillet.
À partir du haut et dans le sens
des aiguilles d'une montre,
cerises 'Crimson Passion',
amélanches, 2 fraises quatre-
saisons, groseilles à maquereau,
bleuets. Au centre, une seule
tomate-cerise.
Les groseillers ont produit généreusement, tout comme mes plantes et herbes vivaces (feuilles d'hémérocalle, de hosta, de violette, de menthe, de livèche et de raifort). 














Les framboises noires (photo avec les fruits dans ma main) se sont surpassées et nous avons ramassé dix livres (presque 5 kilos) des précieux fruits. Avec tout ce que nous avons mangé sur place, cela doit bien faire deux livres de plus! Nous en avions même assez pour en donner à la parenté!
Les plants sont situés en partie sur notre terrain, dans la toute petite zone que nous laissons presque à l'état sauvage, et en partie sur le terrain du voisin (c'est un commerce et personne ne s'occupe de cette bande de terrain abandonnée à la nature). 

Notre cerisier sauvage (un cerisier à grappes - Prunus Virginiana) a dû produire au moins quinze kilos, mais je n'en ai cueilli que cinq (un peu plus de 10 livres) à partir de la mi-août. Le reste, hors de ma portée, a nourri les oiseaux du quartier. La plus grande partie de ce que je récolte est transformée en confiture, sirop ou coulis. Mais nous mangeons aussi ces fruits frais jusqu'à satiété. Nous nous retrouvons avec la bouche pâteuse, mais le ventre heureux et le coeur plein de la douce nostalgie de notre enfance. Les trois photos qui suivent illustrent bien les difficultés et la récompense de cette récolte !

  

J'ai aussi deux cerisiers nains rustiques 'Crimson Passion', achetés en 2012.
L'un des deux a été transplanté en 2013, ce qui a ralenti sa croissance. Il nous a donné ses premiers fruits cette année (trois en tout). L'autre a produit pour la deuxième année et m'a fourni une soixantaine de fruits ronds, gros et juteux, que nous avons mangés frais, jusqu'au dernier. Ils sont délicieux et très sucrés, pour des cerisiers qui poussent par ici, même s'ils ont un petit côté surette. Chez moi, ils produisent en juillet. Ils sont zonés 4 et demandent une exposition en plein soleil et protégée des vents froids. Ils peuvent atteindre 2 à 3 mètres de hauteur et de diamètre (6 à 11 pieds), ce qui en fait des candidats idéaux pour les jardins de ville. On peut les tailler pour leur conserver leur port élégant.  Le mien ayant une belle forme, comme la photo ci-contre le prouve, je n'ai pas eu besoin de le faire jusqu'ici.




Photo de gauche : mini pak-choi prêts            Photo de droite : tige de patate douce
   à déguster.                                                         (Ipomoea Batatas), juste avant la mise                                                                                                                                      en terre.

 

Du côté des annuelles, les deux seuls plants de concombre que j'ai semés ont produit une vingtaine de fruits excellents, j'ai eu des quantités phénoménales de roquette, de la laitue et... des patates douces ! Sept livres pour être exacte ! 
  
Conclusion:
Compte-tenu de l'été plus frais qu'à l'habitude (qui pourrait entre autre expliquer les échecs de certains fruits et légumes qui préfèrent nettement le chaud comme les tomates, les aubergines, les poivrons, etc.) et le peu de temps que je pouvais y consacrer, je suis bien fière encore une fois de ce qu'il amène à ma table et mon coeur. Ce qui me fait chanter tout particulièrement c'est que, même avec les échecs, il y avait toujours un quelque chose à déguster. La variété que j'ai sur mon terrain contribue certainement à mon bonheur de jardinière !