mardi 4 février 2014

Des plates-bandes comestibles et riches en diversité, partie 3

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La diversité est excellente pour la santé d'un jardin : 

Jusqu'ici, ce que je vous ai présenté comme aménagement n'a rien de révolutionnaire, même s'il est plus audacieux que ce qu'on voit en général en façade de propriété. Il me permet quand même de profiter des principaux avantages de la biodiversité:

Une talle d'asclépiades s'est invitée chez moi et a
toujours résisté à mes tentatives pour l'éliminer.
J'ai fini par lui concéder la victoire, mais je la
limite à ce coin. 
Les nombreuses
tiges que je dois arracher régulièrement pour
éviter l'envahissement me fournissent du paillis.
On en voit ici qui sont couchées par terre,
déjà à moitié desséchées. 
- J'ai beaucoup plus de vivaces que de plantes potagères. Ceci garantit l'intérêt esthétique de mes aménagements, du moins si vous aimez les jardins à l'anglaise, débordant de floraisons du tout début du printemps jusqu'aux gels sévères du début novembre. Chose certaine, mes légumes, noyés comme ils sont dans une mer de fleurs et de verdure, n'ont provoqué l'agacement d'aucun voisin. D'ailleurs, la majorité des passants ne se rendent même pas compte de la présence de légumes dans cet aménagement. Ils sont tout étonnés quand je les leur montre du doigt.

L'asclépiade commune (Asclepias Syriaca), indigène au Québec, est une sauvageonne, certes, mais elle a fière allure avec sa floraison prolongée en énormes boules rose pâle, suivie de "petits cochons" (les gousses de graines). Si un papillon monarque passe par là, sa plante préférée l'attend! Les abeilles, bourdons et autres pollinisateurs en raffolent aussi. Certaines personnes se risquent à consommer diverses parties immatures de cette plante, dont  les têtes florales et les gousses de graines. Mais la prudence s'impose, car il y a eu, au Québec et ailleurs, des cas d'empoisonnement graves. Personnellement, je préfère les laisser aux chenilles de papillons monarques et me contenter de les contempler.
- La succession ininterrompue des floraisons assure une source de nourriture constante pour les insectes pollinisateurs, qui sont ainsi déjà sur place pour polliniser les plantes potagères et fruitières lorsqu'elles fleurissent. Même chose pour plusieurs insectes prédateurs, comme les coccinelles, qui se nourrissent de pollen quand elles ne trouvent pas de proies. Ainsi, une telle diversité devient un habitat de choix pour de nombreux insectes bénéfiques, qui s'installeront là de façon permanente.

Les crapauds sont assez nombreux.
Ce sont des résidents permanents du
jardin. Ici et là, je leur aménage des
abris comme celui-ci. À eux de choisir.
- Une grande variété de végétaux offre un écosystème qui arrive à combler les besoins d'une foule d'êtres vivants : micro-organismes, champignons, insectes, vers de terre et même batraciens, petits rongeurs, chauves-souris et oiseaux. Ce sont eux-mêmes qui se chargent de préserver l'équilibre: il y a certainement présence d'insectes nuisibles, mais aussi de leurs prédateurs, qui travaillent à ma place. Résultat, je n'ai utilisé un insecticide (biologique) qu'une seule fois en dix ans et, d'ailleurs, il n'a pas été très efficace. Le déséquilibre s'est finalement réglé de lui-même un an ou deux plus tard. Le seul problème récurrent a été une affaire de visite saisonnière de chenilles dans un pin Muhgo. Elles auraient dévoré toutes ses aiguilles si je n'étais pas intervenue en les prélevant manuellement. À la fin, et j'ai fini par couper cet arbuste, car il n'était vraiment pas en santé, de toute façon.
Une petite rainette crucifère a trouvé refuge dans le coeur d'une fleur d'hémérocalle "Trahlyta", dont les pétales arborent une teinte très spéciale : lavande bleuté tirant sur le gris. Au fil des ans, j'ai aussi trouvé chez moi des rainettes versicolores, mais leur apparition n'est qu'occasionnelle, tout comme celle des grenouilles. C'est quand même impressionnant d'en trouver une à quelques dizaines de pieds du trottoir sur un site qui était si chaud et si sec avant que je commence à y installer mes plantes.

Cette limace se met en danger en
s'aventurant sur une dalle de ciment
entre deux plates-bandes. Un petit
massif de rudbeckies aux feuilles
vraiment 
coriaces l'attend de 
l'autre côté. Elle sera déçue...
- Autre avantage de la polyculture et qui est souvent cité dans les articles sur l'écologie des jardins : des légumes dispersés parmi d'autres plantes sont plus difficilement repérables par les insectes ou animaux nuisibles. C'est tellement plus facile pour eux dans un potager traditionnel où toutes ces plantes délicates que sont nos légumes sont regroupées et même triées en un même endroit, comme si c'était un buffet à ciel ouvert. 
Au contraire, dans un jardin très diversifié, l'insecte nuisible devra dépenser beaucoup d'énergie pour trouver le plat convoité. Et les risques qu'il trouve tous les plants d'une même espèce de légume sont minimisés, puisque ces plants ne se retrouvent pas tous ensemble. De plus, tous les déplacements que l'insecte nuisible sera forcé de faire augmentent pour lui le risque de tomber sur un de ses prédateurs.

Une rainette versicolore s'est accordé un après-midi de spa sur le dessus du filtreur de notre piscine hors-terre. Elle semblait tellement apprécier la vibration continue de l'appareil qu'elle était complètement indifférente à ma présence autour d'elle. Ce petit amphibien arboricole a la capacité étonnante de changer de couleur en quelques minutes, passant du vert au brun au gris, pour se camoufler. Il semble qu'elle n'a pas encore appris à prendre la couleur blanc neige uniforme du plastique, ce qui lui aurait fait un joli museau!
- Les plantes vivaces ayant rempli presque tout l'espace disponible, les mauvaises herbes se font plus rares et moins vigoureuses. De plus, comme mes plantes sont surtout des vivaces, depuis des années, la majorité de la surface n'est pas labourée à chaque printemps. La structure et les qualités du sol en sont grandement améliorées, simplement parce que le travail lentement accompli par la nature n'est pas régulièrement détruit par le passage des lames d'un rotoculteur. Une foule d'êtres vivants, micro-organismes, mycéliums, collemboles, insectes fouisseurs, vers de terre, amphibiens et même petits rongeurs ont une façon de labourer la terre beaucoup plus respectueuse que la nôtre. Ils aèrent le sol, digèrent la matière organique fraîche ou en décomposition, y ajoutent de l'engrais par leurs déjections et leurs cadavres, déménagent les nutriments d'un endroit à l'autre et contribuent à faire du sol un milieu écologique sain et diversifié.

Deux variétés de fraxinelles (Dictamnus Albus).
Leurs épis blancs ou rose pâle donnent de la
hauteur au jardin de mai. Je trouve  leur parfum
citronné simplement irrésistible. Les fraxinelles
peuvent vivre une soixantaine d'années, mais elles
résistent très mal à la transplantation. Est-ce la
raison pour laquelle on les voit rarement dans les
jardins québécois ? Dommage, car elles sont
splendides.
- Chaque espèce de plante apporte sa contribution personnelle à la santé générale du jardin. Par exemple, la pulsatille (Pulsatilla), avec sa grosse racine pivotante qui s'enfonce profondément dans le sol, va chercher des nutriments et, en les emmagasinant dans ses tissus, les remonte à la surface. En mourant, les parties aériennes de la plante viennent s'ajouter au paillis, rendant ces précieux nutriments disponibles pour d'autres plantes à racines plus superficielles. 
De leur côté, les plantes couvre-sol forment un tapis protecteur pour la terre, qui se dessèche beaucoup moins vite et n'est pas emportée par l'érosion provoquée par la pluie et le vent. Certaines plantes aromatiques, comme la menthe ou la fraxinelle, en imprégnant les environs du parfum de leur huile essentielle, désorientent les insectes qui sont à la recherche de plantes à manger en plus d'envoûter les humains qui s'en approchent.



Mon jardin, fin mars, alors que j'ai presque
terminé de couper la végétation morte de
de l'automne précédent. L
es débris végétaux
sont coupés court et laissés sur place (sauf les
graines, si je veux éviter qu'elles se sèment).
- Toute cette magie peut se produire parce que je laisse le plus possible les débris végétaux en place à l'automne. Hélène fait la même chose chez elle. Le printemps venu, nous coupons au ras du sol les tiges que nous avions laissées en place et  nous les utilisons pour couvrir les endroits où le paillis est le moins épais. Ainsi, la terre est nourrie et la couche d'humus s'épaissit avec les années qui passent. Au besoin, nous dégageons les endroits où l'épaisseur du paillis semble nuire à l'émergence de certaines plantes. 

Résultats: d'abord, les dégels au beau milieu de l'hiver ne sont jamais meurtriers pour mes vivaces. Ensuite, l'été venu, je n'ai jamais besoin de les arroser (même en temps de sécheresse) et je les fertilise très peu ou pas du tout. Quant à mes légumes annuels plantés en pleine terre, grâce à une bonne épaisseur de paillis, je ne les arrose qu'occasionnellement, après plusieurs jours sans une goutte de pluie ou en temps de canicule, par exemple.
Les crocus sont parmi les premières plantes à émerger du paillis végétal. Après leur spectacle haut en couleur, ils disparaîtront jusqu'au printemps suivant et entre-temps, personne ne pourra deviner la présence de leurs bulbes en dormance.


Une talle de narcisses
derrière quelques muscaris. Les
bulbes printaniers sont des
plantes merveilleuses, car elles
sont les premières à fleurir le
jardin, puis leurs feuilles sèchent,
 engraissant le sol, et elles
disparaissent pour laisser toute
la place aux autres plantes.
- La nature crée spontanément des regroupements de plantes qui, à cause de leurs caractéristiques différentes, en viennent à coopérer et à s'entraider. Quand un jardin comporte plusieurs variétés, les chances que certaines d'entre elles puissent s'unir de la sorte sont décuplées. Le compagnonnage se fait donc, au moins en partie, sans mon intervention consciente. Les narcisses découragent les rongeurs, l'herbe à chat attire... les chats qui, de leur côté, éloignent les oiseaux et rongeurs, les quelques pissenlits qui trouvent le moyen de s'enraciner laissent une colonne d'aération dans le sol quand je les déterre et ajoutent des nutriments en surface quand je les jette au sol pour les laisser mourir sur place. Le lilas Miss Kim bloque la course du vent qui se faufile entre notre maison et celle du voisin. Lorsqu'il perd ses feuilles à l'automne, il fournit beaucoup de matière organique aux plates-bandes environnantes, sous forme de paillis.

- Puisque les plantes sont des êtres vivants complexes, il faut s'attendre malgré tout à des échecs, certains parfois inexplicables. Par exemple, ces pavots qui n'ont jamais voulu s'établir nulle part dans mon jardin, malgré mes essais répétés, même si, en apparence, les conditions étaient idéales pour eux. Et ces radis qui, décidément, semblent trouver quelque chose à redire de chaque endroit où je les ai essayés. Je crois qu'après une suite d'essais infructueux, il est préférable de renoncer à la culture de certaines espèces quand, manifestement, elles sont malheureuses chez nous. La voie de la facilité, en permaculture, est synonyme d'humilité, de sagesse et de lâcher-prise.

Mon jardin, vu du trottoir, à la fin du verglas de décembre 2013. Il s'est transformé en nature morte. Je trouve cela beaucoup plus joli que la surface plate recouverte de neige glacée que j'aurais obtenue si j'avais tout rasé à l'automne. De plus, mon paillis m'attend sur place pour la saison prochaine. En plus, cet automne j'ai laissé en place les fleurs de rudbeckies montées en graines. Si certains oiseaux viennent à manquer de nourriture d'ici au printemps, ils pourront compter sur elles pour patienter jusqu'à la belle saison.

Les plantes les plus communes peuvent nous réserver de grosses surprises, comme ce géranium des fleuristes (Pelargonium), une annuelle qui peut très bien nous offrir quelques feuilles à couper en petits morceaux pour ajouter un goût inusité à une salade.
Comment j'ai poussé plus loin la définition de plante comestible et le principe de polyculture: 

Une de mes stratégies d'exploration favorites est de me renseigner sur chacune des espèces qui composent mon jardin, mauvaises herbes incluses. Internet est une source très précieuse de renseignements inédits, comme le sont aussi certains livres spécialisés sur le jardinage. Ainsi, au fil de mes lectures, j'ai réalisé que plusieurs plantes que nous considérons soit comme des mauvaises herbes, soit comme des ornementales, sont tout à fait comestibles, ou ont d'autres qualités qui les rendent très utiles au jardin. 

Récolte automnale de feuilles et de tiges
de violettes. Je les ai hachées, blanchies
et congelées, pour les utiliser plus tard
dans une sauce à spaghetti (feuilles) et

dans un potage (tiges). Les violettes
se multiplient facilement, chez moi,
finissant par former un joli couvre-sol
plus ou moins dense et uniforme, de
hauteur moyenne.  J'ai découvert que la
récolte de jeunes feuilles à consommer
crues et fraîches peut se faire toute la
saison, mais même les feuilles plus
vieilles peuvent se manger cuites et
hachées.
C'est  de cette manière que j'ai appris que les pousses d'hémérocalles sont délicieuses. Hélène, quant à elle, a découvert récemment que nos hostas sont considérés comme des légumes à part entière par les japonais. Moi qui me désespérais de ne pas avoir de place pour des plants d'asperges, je venais de trouver deux verdures alternatives déjà très bien établies chez moi ! Même chose pour certaines feuilles qui sont comestibles et peuvent s'incorporer aux salades. Chez moi, nous mangeons régulièrement celles de la violette (Viola), de la mauve musquée (Malva Moschata) et du tilleul (Tilia americana et Tilia cordata). Oui, oui, c'est un arbre et qui plus est, une espèce plutôt répandue en milieu urbain.

Il y a aussi l'occasionnel champignon comestible qui peut s'offrir à nous en dégustation, quand on sait l'identifier de façon sécuritaire. Et il ne faut pas non plus oublier que l'eau d'érable peut aussi se récolter en ville !

Les baptisias étant des vivaces fort volumineuses,
j'ai été tentée de les sacrifier. Mais je me serais
privée d'un "engrais vert" de première qualité.
Toutes les parties aériennes de mes plants vont
rejoindre le paillis, l'enrichissant de tout l'azote
qu'elles ont accumulé l'été précédent. En passant,
le baptisias peuvent, eux aussi, vivre jusqu'à une
soixantaine d'années.
J'ai aussi appris que mes baptisias (Baptisia Australis), malgré qu'ils ne soient aucunement comestibles, font tout de même partie de la famille des légumineuses. Ils jouent donc un rôle fort important pour fertiliser le sol de façon naturelle et sans aucun effort de ma part.

Et quand j'arrache un plant de pissenlit, si la racine est suffisamment charnue pour en valoir la peine, je la récolte pour la faire sécher, car une tisane de feuilles d'ortie et de racines de pissenlit est un de mes breuvages préférés, en plus d'avoir une action détoxifiante très revigorante, souvent recommandée par les herboristes. Comme Hélène l'a déjà fait remarquer, toute plante a son utilité, même si le jardinier n'en est pas toujours conscient.

Toutes ces découvertes et observations m'ont fait beaucoup réfléchir. Pourquoi ne pas utiliser le plus de vivaces possible comme source alimentaire? Après tout, leurs avantages sont nombreux :

- Plusieurs espèces de vivaces poussent très bien à la mi-ombre et même à l'ombre, contrairement aux légumes traditionnels.

- Leur entretien est minimal, comparé à celui d'une plante potagère annuelle, et plusieurs d'entre elles ne sont pas envahissantes. D'ailleurs, les plantes qui sont plus agressives peuvent être contrôlées efficacement par le simple fait de les récolter régulièrement. C'est ce que je fais avec l'herbe-aux-goutteux.

- À condition que les vivaces trouvent ce qu'il leur faut pour bien prospérer à l'emplacement où on les a plantées, elles sont beaucoup plus résistantes aux variations climatiques. En effet, beau temps, mauvais temps, votre talle de ciboulette ou votre plant de hosta réapparaîtra d'une année à l'autre.

- En apprenant à cuisiner avec les vivaces comestibles, on varie notre assiette sans même débourser un sou, pour peu qu'on soit prêt à s'habituer à de nouveaux goûts.

Les choix ne manquent pas :

Si vous aimez aromatiser vos plats
avec des feuilles de céleri, la livèche

(Levisticum officinale) est probablement
pour vous. Chez moi, cette vivace au port

érigé fait 3 pieds (1m) à mi-ombre.
 Quant à celle d'Hélène, lors de la saison 
de jardinage 2013, elle a atteint facilement
6 piedsUn seul plant est donc amplement
suffisant pour une famille.
Bon nombre de vivaces sont comestibles. On peut les consommer en tout ou en partie,comme légumes ou fines herbes, les utiliser pour leurs propriétés médicinales ou en faire tout simplement des breuvages ou de bonnes tisanes. 
Parmi elles, certaines sont des fines herbes : par exemple, la livèche, la lavande, l'herbe-à-chat, la baume-mélisse, la menthe, l'origan, le gingembre sauvage, l'ail sauvage, le raifort, la ciboulette, l'oignon égyptien. Quant à la monarde, l'échinacée, la molène, le plantain et les racines de pissenlit, ces plantes peuvent venir garnir notre pharmacie.
 
Tubercules de topinambour
(Helianthus Tuberosus L.).
Hélène et moi, nous récoltons des tubercules de topinambours et je pourrai faire de même avec  les "crosses de violon" de la fougère à l'autruche, quand mes talles se seront suffisamment développées. (Cette espèce a été déclarée vulnérable par le gouvernement du Québec, mais il est possible d'en obtenir des plants en centres jardins, de manière tout à fait respectueuse de l'environnement).

 La rhubarbe, quand on la laisse fleurir, se transforme pour un temps en plante ornementale vedette, avant que ses tiges soient apprêtées en dessert ou en compote ou encore que son jus serve comme boisson rafraîchissante ou comme remplacement au jus de citron. Je n'ai jamais remarqué que cette floraison affaiblissait mes plants de quelque manière que ce soit. J'utilise les feuilles (toxiques) comme paillis directement autour des plants de rhubarbe dégarnis tout de suite après une récolte de tiges. 

Parmi les couvre-sol plus ou moins hauts et denses, l'aspérule odorante (Galium Odoratum L.), avec laquelle Hélène fabrique du Maitrank

L'herbe-aux-goutteux (Aegopodium podagraria), 
ici dans sa forme panachée,  est une verdure 
vivace qui pousse très bien à mi-ombre et qui
est redoutablement envahissante. Mais c'est
 mais aussi une des verdures sauvages les plus
délicieuses. J'en possède une talle complètement
isolée des autres plantes vivaces, car elle les
étoufferait facilement. 
Chez moi,  il y a aussi quelques mauvaises herbes très communes que j'utilise avec plaisir pour leur verdure : 
l'herbe-aux-goutteux, qui rehausse véritablement les plats de viande, la petite oseille (Rumex Acetosella) dont les feuilles aux goût surette font une soupe ou s'intègrent bien aux salades, le mouron-des-oiseaux (Stellaria Media), que je laisse pousser dans mes jardinières au pied de mes autres plantes et que je mange entier (feuilles minuscules, fleurs et tiges) pour son goût doux et rafraîchissant, ou encore le pourpier (Portulaca oleracea), petite plante grasse très répandue au Québec et dont je trouve les feuilles juteuses et délicieuses, mais qui se fait de plus en plus rare chez moi à mesure que le sol de mon jardin s'enrichit. J'ai du mal à apprécier les feuilles de pissenlit et de plantain, mais par contre, j'utilise le lierre terrestre (Glechoma Hederacea) comme fine herbe, à l'occasion. La grande ortie (Urtica Dioica L.), est considérée par plusieurs comme une super-plante, tant ses qualités sont nombreuses. Ses feuilles sont délicieuses cuites, comme les épinards, en soupe ou intégrées à certaines recettes, mais je préfère la faire pousser en contenants pour mieux la contenir, car la brûlure de ses poils urticants est très désagréable et personnellement, j'y réagis très fortement.

Puis, on peut penser aux arbustes dont les fruits sont comestibles: les framboisiers et bleuetiers peuvent donner en plus leurs feuilles en tisane, tandis que les camérisiers, groseilliers et cassis sont prolifiques en petits fruits. Les sureaux, quant à eux, nous offrent soit leurs fleurs, soit leurs fruits, si on est assez patient pour en faire la récolte. Les rosiers de type églantier nous offrent leurs pétales ou leurs cynorrhodons.

Enfin, on peut incorporer aux plates-bandes certains arbres fruitiers plus ou moins nains, des cerisiers aux pommiers, en passant par les amélanchiers et les argousiers (notre liste est ici très courte, d'ailleurs, il y a beaucoup, beaucoup de choix). Et puis, il n'y a pas que les érables qui s'entaillent, mais aussi d'autres espèces beaucoup moins connues pour cet usage, comme les bouleaux, dont le sirop a un peu la texture et le goût de la mélasse, mais en plus raffiné, ce qui en fait un délice. Ce sirop peut lui aussi se faire facilement de façon artisanale.

Le plus beau, pour moi, dans toute cette aventure, c'est que mes recherches ne sont pas complétées. Je n'ai pas fait le tour de la moitié des espèces vivaces qui sont chez moi. Je n'ai donc pas fini de m'amuser !

Mon jardin sous le verglas.
Je vous souhaite une bonne année de jardinage 2014!




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