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Louise :
... alors, c'est une fort bonne raison pour "ne pas jeter ses choux gras" (alias chénopodes blancs - Chenopodium album en latin - Lamb's Quarters en anglais, cenizos en espagnol). Le chou gras est une "mauvaise herbe" très commune et tout à fait comestible. Donc, un jardinier qui arrachait les choux gras avec les autres mauvaises herbes était considéré comme très peu économe sinon carrément gaspilleur !
Mi-mai, le jardin est tout reverdi. Orpin rampant (Sedum) et violettes blanches (Viola Alba). Notez les feuilles mortes qui dépassent encore ici et là. |
Je ne peux certainement pas me vanter d'être la reine des économes au jardin, mais tout comme vous, probablement, j'ai développé quelques façons d'économiser mon argent lorsque je jardine. Il peut s'agir d'un truc très astucieux ou simplement d'une idée toute bête, mais efficace et chaque fois, cela s'inscrit dans une approche générale qui reflète mon expérience personnelle et mes valeurs, ma façon de voir toutes mes pratiques de jardinage, ce qui me permet - ou non - de réaliser de grosses économies à long terme.
La façon de chacun d'entre nous d'aborder le jardinage donne bien sûr des résultats très différents, du jardin très coûteux ou, au contraire, quasiment gratuit. Tout dépend donc de nos choix et priorités. Nous savons que nous avons réussi lorsque nos buts sont atteints et que le résultat correspond à nos valeurs.
Je me souviens d'avoir lu, dans une revue de jardinage, un article présentant un jardinier qui avait réussi en quelques années à créer un vaste jardin féerique en n'investissant que quelques dizaines de dollars par année. Il avait récupéré tous les matériaux pour construire ses infrastructures (pergolas et petit pont inclus), avait emprunté tous les outils dont il avait eu besoin (parfois contre service rendu), avait fabriqué son propre compost et comptait sur la générosité de sa famille, ses amis et son voisinage pour s'approvisionner en boutures, graines et divisions de plantes et arbustes.
Pendant ce temps, un autre jardinier prêt à payer le gros prix engagera une entreprise d'aménagement paysagé qui créera un jardin de rêve clé en main et qui pourra même se charger de l'entretien par la suite.
Mes dépenses de jardinage
Eh bien, elles se situent entre ces deux extrêmes. Quand je tombe sur un truc qui pourrait me faire économiser et que je le trouve facilement réalisable, je saute dessus. À une époque, j'ai investi beaucoup dans l'achat de plantes d'ornement, mais j'ai toujours été très frugale sur les outils de jardinage: je me débrouille pour pratiquement tout avec une brouette, une bonne pelle, une couple de truelles et de sécateurs à main et un grand sécateur à manches de 60 cm (2 pieds) de long pour couper les branches plus grosses. Pour l'entretien des arbres, nous disposons depuis peu d'une scie mécanique et d'une déchiqueteuse à branches. Avant, nous utilisions des outils manuels et beaucoup d'huile de coude pour ces tâches.
Justement, je compte surtout sur nos arbres et une haie mature pour donner du relief au jardin, je n'ai donc pas eu à investir dans des constructions coûteuses.
Pour démarrer mes semis, j'ai acheté une étagère lumineuse usagée, comportant trois tablettes, pour 100$ (je sais, j'ai été très chanceuse, car c'est vraiment rare d'en dénicher une à ce prix) et je me suis fabriqué un autre système à l'aide de 2 luminaires fluorescents neufs pour environ 70$. J'estime que mes semis me coûtent environ 27 cents par plant (15 cents pour les petites pastilles de tourbe 'Jiffy' qui nourrissent mon côté paresseux et le reste pour le terreau au moment du rempotage). Notez que dans ce calcul, je ne compte pas l'électricité (coût minime par plant) et le prix d'achat des graines, qui peut varier beaucoup (de 1 cent à près de 1$ la graine). Je ramasse de plus en plus mes propres graines, mais j'en achète encore plusieurs variétés et je ne me prive pas.
J'ai plusieurs jardinières et pots extérieurs, mais j'utilise autant de seaux de plastique recyclés. Je fais mon compost depuis plusieurs décennies, mais ce n'est pas suffisant, alors j'ai d'autres trucs. Mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard.
Voici donc, sur le thème de la (relative) frugalité au jardin, une première réflexion générale à travers quelques-unes de mes pratiques de jardinage :
Pratique numéro 1 : réduire les achats de végétaux
On peut acquérir de nouveaux arbres et arbustes et diversifier les espèces de plantes de notre jardin en échangeant des graines, des boutures et des divisions, c'est bien connu.
Les clubs de jardinage et les sites locaux de petites annonces en ligne sont deux bonnes ressources pour mettre les jardiniers en contact.
Hélène : je me suis inscrite à un site qui fonctionne aussi en français et qui s'appelle Plantcatching. J'ai déjà donné des plantes il y a deux semaines avec quelqu'un de mon coin.
Louise :
Mais lorsqu'on démarre un nouveau jardin, on part souvent de rien, alors logiquement, on n'a rien à échanger, n'est-ce pas ? Eh bien, non ! Puisqu'on a ses mains et son enthousiasme, on peut alors offrir ses services pour ratisser, désherber et retourner la terre en échange de divisions, de boutures, de vieux pots, d'un peu de compost, etc. En offrant à un autre jardinier de l'assister dans ses tâches et en travaillant à ses côtés, on évite le risque que notre travail ne lui plaise pas, puisqu'il est là pour nous diriger. De plus, quand on est novice, ceci nous donne l'occasion d'apprendre une foule de choses intéressantes.
On peut aussi faire des cueillettes sauvages. C'est ainsi que, pelle à jardin en main pendant une promenade, j'ai ramené chez moi quelques plants de myosotis, de géraniums à Robert et de violettes. Attention, par contre, de respecter les droits de propriété privée et les lois protégeant certaines plantes sauvages vulnérables et menacées. Parfois même, la cueillette permet de sauver une plante. Par exemple, une amie a partagé avec moi quelques-uns des bulbes d'ail des bois qu'elle avait prélevés dans un boisé juste avant que la machinerie lourde vienne tout raser pour construire des immeubles à logement.
Hélène :
Une autre manière de réduire les achats de végétaux, c'est de parfois permettre à des plantes qui se sont invitées de s'établir dans nos jardins. Il est plus prudent de dûment les identifier tout de même. À chaque printemps, je me retrouve plus souvent qu'autrement avec des semis spontanés de toutes sortes qui prospèrent dans mes plates-bandes là où elles ne devraient pas; ça donne des résultats parfois surprenants! Mais souvent, ça donne des plantes gratuitement! Par exemple, les écureuils m'ont amené des bulbes de toutes sortes. C'est ainsi que j'ai eu des crocus, car je n'en ai jamais planté.
Un jeune dirca des marais (Dirca Palustris), issu d'une graine, remplacera probablement son parent, dont on aperçoit deux branches mortes, car ce dernier a tellement grossi qu'il commence à obstruer la porte de notre remise. Le dirca des marais est un arbrisseau indigène aux forêts mixtes de tout l'est de l'Amérique du Nord. |
Louise - Pratique numéro 2 : miser sur les "chevaux" gagnants
On peut économiser une petite fortune en ne s'obstinant pas à faire pousser des plantes mal adaptées aux conditions de culture spécifiques à notre jardin. Cette leçon, je ne l'ai pleinement comprise et appliquée qu'après une dizaine d'années de jardinage.
Ceci dit, je n'ai rien contre le jardinier aventurier qui voudrait innover sous le ciel québécois, et qui parviendrait au bout du compte à obtenir une belle récolte de bananes, par exemple. Au contraire, beaucoup d'avancées horticoles - un peu moins spectaculaires, peut-être - se sont faites de cette manière, mais il faut alors accepter d'y mettre énergie, temps et parfois même dollars et ce, sans aucune garantie de réussite.
On peut regarder ce que les voisins font eux-mêmes pousser avec succès. Ce n'est pas très original, je sais, mais cela augmente nos propres chances de réussite. Notez que même là, rien n'est totalement garanti dans ce sens. Par exemple, je pourrais vous montrer, dans certains jardins de mon patelin, de belles talles de lupins en pleine santé. Chez moi, ils dépérissent dès la deuxième saison et finissent par disparaître. Hélène se demande si ce n'est parce que mon sol est trop riche, le lupin requérant un sol pauvre. Il y a là matière à réflexion.
Ensuite, on peut apprendre à bien lire et comprendre les étiquettes des plantes pour vérifier si ces dernières ont des chances de vivre heureuses chez soi. Ensoleillement, humidité et pH du sol, zonage (qui est déterminé d'après les températures minimales en hiver) sont tous des facteurs à considérer avant de procéder à un achat. Notez que si vous demandez à un centre jardin de vous conseiller des plantes classiques qui ont fait leurs preuves dans votre région, vous prendrez pas mal moins de risques que si vous vous laissez tenter par la dernière nouveauté de l'année.
Personnellement, je me suis permis toutes sortes d'essais et j'ai souvent déménagé des plantes d'un endroit à l'autre dans le jardin, afin de dénicher l'endroit parfait pour elles. J'ai souvent fait quatre ou cinq essais afin d'implanter une espèce chez moi, parfois avec succès, au bout du compte, mais parfois sans jamais y arriver.
Pratique numéro 3 : certaines plantes sont plus rentables que d'autres
Certaines plantes, à condition d'être heureuses là où elles sont, nous en donneront plus pour notre argent que d'autres.
- C'est le cas des plantes ornementales vivaces, puisqu'elles vivent pendant plusieurs années et/ou cherchent à s'étendre ou se reproduire. La majorité le font par l'expansion de leurs racines ou de leurs tiges rampantes et parfois aussi par semis spontanés. Le jardinier peut aussi les aider en divisant les talles, ou en prélevant des boutures. Ces possibilités de reproduction font que les vivaces sont généralement plus rentables que les annuelles, même si elles peuvent coûter plus cher à l'achat. Elles demandent moins de travail, en plus. Par exemple, un hosta pourra vivre 60 ans et, pour le multiplier, il sera possible de le diviser après quelques années d'implantation. En plus, plusieurs variétés de hostas sont considérées par les japonais comme un légume avant tout.
Attention, quelques vivaces supportent très mal de se faire transplanter. C'est le cas de la fraxinelle (Dictamnus Albus) qui, par ailleurs, présente suffisamment de qualités esthétiques pour contrebalancer ce caprice, sa plus grande valeur étant une floraison haute et spectaculaire en mai.
- Ceci dit, certaines annuelles ou bisannuelles arrivent à se reproduire sous nos latitudes en se ressemant spontanément ou, à tout le moins, en nous offrant leurs graines pour repartir de nouveaux plants au printemps suivant. Myosotis (Myosotis), géraniums à Robert (Geranium Robertianum), violettes odorantes (Viola Odorata), matricaires (Matricaria), pensées sauvages (Viola Bicolor, Viola Tricolor et autres) et impatientes de l'Himalaya (Impatiens Glandulifera) proviennent toutes des mêmes plants d'origine et sont fidèles au rendez-vous année après année. Elles sont aussi plus ou moins envahissantes, si je n'exerce pas un minimum de contrôle en coupant les tiges de graines avant que celles-ci ne tombent au sol.
Quel bonheur de voir les talles de crocus émerger du paillis tôt au printemps et de constater qu'elles prennent de l'expansion année après année. |
- Certains bulbes se multiplient très généreusement. Parmi eux : narcisses, dont les joncquilles (Narcissus), crocus (Crocus), chionodoxes (Chionodoxa), scilles de Sibérie (Othocallis Siberica), tulipes botaniques, comme Tulipa Greigii et Tulipa Tarda. En quelques années, ces espèces se seront multipliées par 2, 5, 10 ou même plus. Mes scilles de Sibérie, par exemple, ont formé un dense tapis d'environ trente pieds carrés (10 mètres carrés). D'autres bulbes ne se multiplient pas ou presque pas (les jacinthes (Hyacinthus) et la plupart des variétés de tulipes cultivées sont les bulbes les moins coopératifs sur ce plan). Ma talle de perce-neige (Galanthus Nivalis) commence à peine à prendre un peu d'expansion après 20 ans de résidence chez moi ! Quant aux tulipes cultivées, je me suis lassée de ne profiter de leur beauté pratiquement qu'un seul printemps après leur plantation.
- Il existe aussi des arbres et arbustes qui se ressèmeront, produiront des rejetons près de leur base ou qui se laisseront bouturer, marcotter ou greffer, eux aussi.
- Enfin, toute plante qui a plus d'une fonction sera nécessairement plus intéressante. Par exemple, tant qu'à installer un bosquet d'arbustes, pourquoi ne pas choisir un groseiller à maquereau (Rubes Uva-crispa) pour ses fruits et parce qu'il attire les insectes pollinisateurs pendant sa floraison, ou un goumi du Japon (Eleagnus Multiflora) pour ses fruits, pour attirer les insectes pollinisateurs ET parce qu'il fixe l'azote dans le sol) ? Vous avez assez d'espace pour planter un arbre ? Un tilleul (Tilia) vous offrira une silhouette très esthétique, des feuilles en forme de coeur, une bonne capacité à s'acclimater à la vie en ville, une floraison au parfum envoûtant, des jeunes feuilles délicieuses en salade, une source de farine protéinée (feuilles matures moulues) et des fleurs qu'on peut faire sécher pour en faire de la tisane, en plus d'une ombre bienfaisante. Intéressant, non ?
Pratique numéro 4 : laisser sur place
On peut sauver une fortune en paillis commercial et en engrais, tout en évitant beaucoup de travail en arrosage, simplement en ne jetant pas nos débris végétaux secs aux poubelles, ni même au compost. Il suffit de conserver les sacs de feuilles mortes de l'automne précédent et aussi de couper, puis laisser sur place les parties aériennes de nos vivaces qui ont séché à l'automne (sauf pour les plants qui seraient affectés par une maladie, bien sûr).
Pour plusieurs raisons, dont le manque de temps à l'automne, je préfère ne rabattre la végétation de mes plates-bandes qu'au printemps suivant. Dans notre article précédent, on peut voir l'effet sculptural de cette pratique une fois l'hiver venu. L'immense "arbuste", à gauche, est en réalité une vivace non comestible de la famille des légumineuses : le Baptisia (Baptisia Australis). Ses tiges sèches ont emprisonné une bonne quantité d'azote (un engrais essentiel pour la végétation). En les coupant en courts morceaux, je crée un paillis plus nourrissant que d'ordinaire. |
Si vous n'aimez pas l'effet "désordonné" d'un tel paillis, vous pouvez soit attendre que la végétation pousse à travers et finisse par le cacher, soit acheter du paillis commercial pour l'étendre en devanture des plates-bandes, et réserver vos débris de jardin pour des recoins discrets, par exemple, au pied des arbustes positionnés en arrière-plan et autour de plants qui cacheront rapidement le paillis par leurs larges feuilles et leur hauteur, ou dont les multiples tiges emprisonneront les débris, les empêchant d'aller voler au vent. Il est bon de savoir aussi que certaines plantes produisent des débris végétaux particulièrement nourrissants pour la terre. C'est le cas des plantes ornementales de la famille des légumineuses (comme les baptisias, les lupins et les trèfles), tout comme c'est le cas des plantes accumulatrices de nutriments (comme la consoude et la bourrache; le pissenlit aussi, d'ailleurs). Ces plantes viendront diminuer grandement les besoins d'apports extérieurs en engrais et les arrosages. Alors, quand vous arrachez un plant de pissenlit, pourquoi ne pas l'étendre par-dessus le paillis, racines exposées à l'air libre, pour le laisser mourir dans un petit coin discret ? Vous viendrez enrichir le contenu en nutriments de votre sol, ce qui contribuera à la santé de votre jardin. Notez qu'avant de mourir, la plante consacrera ses ultimes énergies à produire des graines. Donc, pour éviter de ressemer des pissenlits, arrachez les fleurs et boutons floraux et jetez-les. En effet, une fleur bien développée ou déjà fanée pourra réussir à mûrir et donc, à produire des graines, même une fois séparée du plant. Elles sont coriaces, quoi !
Voici la même plate-bande, trois semaines plus tard. D'ici peu, plus rien ne sera visible du paillis de feuilles mortes et de tiges coupées que j'ai laissées au sol. |
Je sais que plusieurs personnes protesteront que la pratique de laisser les débris végétaux sur nos plates-bandes augmente le risque de propagation de maladies et d'insectes nuisibles. Elles ont raison, mais selon mon expérience, seulement lorsqu'il existe des facteurs défavorables dans notre jardin, par exemple:
- Lorsque les plantes sont à la limite de leur rusticité, ou ne bénéficient pas des bonnes conditions d'ensoleillement, de chaleur ou de fraîcheur, de pH, de type de sol ou d'humidité. En gros, une plante située dans un endroit dont elle peut s'accommoder facilement sera capable de se défendre contre la maladie, car elle disposera de toute l'énergie nécessaire pour le faire. Qui plus est, si votre sol est en santé, il contient bon nombre de micro-organismes (minuscules bibittes et bactéries) et de myconiums (champignons) bénéfiques qui créent une relation symbiotique avec la plante, la protégeant contre les maladies, lui fournissant les nutriments trop loin de ses racines et tout cela en échange d'un peu d'hydrates de carbone produits par la plante elle-même.
Dans le même ordre d'idées, chaque fois que nous dérangeons le sol en le labourant, cela tue une bonne partie de ces microbes et champignons bénéfiques. Donc, quand on y pense, les plantes vivaces s'avèrent encore une fois un investissement fort intéressant, puisqu'elles nous permettent de ne quasiment jamais déranger le sol une fois qu'elles sont établies et donc, de préserver sa richesse et sa fertilité naturelles.
- Lorsqu'elles n'ont pas comme voisines une grande variété de plantes ou même, quand elles sont carrément cultivées en monoculture, ceci représente un autre facteur négatif. J'ai visité un jardin qui ne contenait rien d'autre que de la pelouse (le gazon représentant une des plus grande monoculture en Amérique, d'ailleurs) et des rosiers de thé. Ils étaient plantés en une seule ligne le long d'une clôture de piquets, tout contre le trottoir public. De plus, le sol à leur pied était dénudé, donc toujours exposé à la sécheresse et aux intempéries. Ce jardin réunissait donc plusieurs conditions problématiques autour d'arbustes qui sont en plus réputés pour être des plantes fragiles et capricieuses sous nos latitudes. Dieu merci, la jardinière qui s'occupait de ces rosiers le faisait avec une vive passion et ne ménageait aucun effort pour bichonner ses protégés (elle ne ménageait pas non plus ses vaporisations chimiques, d'ailleurs).
- Lorsque justement le jardinier a recours à ces pesticides à la vue de la moindre bibitte, cela tue aussi nombre de micro-organismes et d'insectes bénéfiques et qui déséquilibre l'écosystème local. Il faut aussi se rappeler que ces insectes bénéfiques prennent souvent beaucoup plus de temps à se reproduire que les parasites qui rappliqueront probablement plus vite que leurs prédateurs, ce qui laisse présager la nécessité d'une nouvelle application pesticide et qui entraîne le jardinier dans une spirale de problèmes et de frais récurrents, car acheter des pesticides saison après saison est définitivement une dépense d'ampleur.
Pratique numéro 5 : être curieux
J'aurais pu le mentionner en tout premier : pour arriver à faire une sélection de végétaux vraiment judicieuse, on n'y échappe pas, il faut investir de notre temps pour apprendre. Une démarche importante consiste à s'informer le plus possible sur toute plante, arbre ou arbuste qu'on envisage de planter chez soi ainsi que sur les végétaux qu'on y trouve déjà. Ceci commence d'ailleurs par la découverte de leur nom latin, pour bien s'assurer que tout le monde parle de la même plante.
Personnellement, je trouve que les conseils prodigués par la plupart des revues horticoles et par les centres de jardinage sont un bon point de départ, mais ne suffisent pas toujours, car leur point de vue reflète souvent une approche traditionnelle et commerciale du jardinage - à quelques exceptions près. Il faut donc aller fouiller plus loin pour découvrir les vertus et défauts cachés de chaque plante. Comme vous le savez déjà, Internet nous ouvre la porte, entre autres, sur les pratiques en jardinage biologique et en permaculture. Plusieurs jardiniers partagent généreusement leur expérience et certains organismes ont mis en ligne des listes de végétaux intéressants d'un point de vue ou d'un autre.
Mes recherches m'ont poussée à inviter chez moi des plantes moins communes, comme l'uvulaire à grandes fleurs (Uvularia grandiflora), une belle plante de sous-bois, vivace, rustique et indigène au Québec, qui donne des fleurs jaunes en forme de clochettes au printemps. Elle a le statut de plante vulnérable, il est donc préférable de l'acheter d'un centre jardin. Notez qu'ici aussi, j'ai laissé en place le paillis naturel de feuilles mortes, me contentant d'aider un peu certaines plantes à en émerger, mais laissant la majorité des autres se débrouiller seules, comme cette talle de Kalimeris (Kalimeris Pinnatifida 'Hortensis'), qui prend toujours son temps pour émerger au printemps. |
Ce genre de recherche est, pour moi, un bon moyen d'obtenir de l'information gratuite, mais il est toujours sage de contre-vérifier. Une bonne source de départ est Wikipédia. Par exemple, j'y ai trouvé la Mauve crépue (Malva verticillata) et j'y ai appris que les asiatiques la considèrent comme un légume. De là, j'ai pu confirmer par d'autres sites sa comestibilité et j'ai trouvé deux entreprises pouvant m'en vendre les graines.
Bonnes découvertes !
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