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Louise :
Si vous avez la chance comme moi, d'avoir une demeure entourée d'arbres, vous pouvez profiter de la splendeur de leur feuillage automnal.
Comparativement, les floraisons qui restent paraissent tout à coup beaucoup plus humbles, mais ceci ne veut pas dire qu'elles passent complètement inaperçues !
Pour vous faire découvrir ou vous rappeler quelques choix de plantes à floraison automnale qui s'offrent au jardinier québécois, je vous propose tout simplement une petite visite en images et je vous réserve finalement... une petite surprise florale !
Commençons notre visite par l'arrière de la maison, où on peut découvrir des asters roses vivaces cachées dans un recoin discret. Elles font contraste avec le feuillage bleuté d'un lupin indigo (Baptisia Australis), lui aussi vivace, les tiges rouge vif des nombreuses impatientes de l'Himalaya, des annuelles aussi appelées Balsamines de l'Himalaya (Impatiens Glandulifera), dont il reste une seule fleur rose pâle, et quelques fleurs de phlox blanc vivace . Sur la photo suivante, dans l'air humide du petit matin, on peut voir la floraison avancée des impatientes, dont les tiges commencent à rougir (cette photo a été prise un mois plus tôt). Les petites gousses vertes qui pendent aux tiges sont les capsules de graines, qui exploseront à la moindre provocation, les projetant dans toutes les directions. On peut voir ce phénomène surprenant sur une très courte vidéo présentée par Wikipedia (le site anglophone) sous la rubrique "Description".
Ce feuillage vert vif et très découpé est celui du géranium à Robert (Geranium Robertianum). Cette plante basse, annuelle ou bisannuelle, pousse très bien au Québec, en plein soleil comme à mi-ombre, et se ressème abondamment. Elle produit des fleurs roses durant toute la saison, du printemps aux gels importants. On peut en infuser les feuilles pour en faire une tisane particulièrement bonne pour la santé.
À cette période-ci de l'année, je laisse les feuilles mortes recouvrir entièrement mes géraniums à Robert, ainsi les feuilles de ces derniers restent bien vertes et vivantes sous leur protection. Jusqu'à très tard à l'automne, je pourrai sortir faire ma cueillette de feuilles fraîches, simplement en fouillant sous le tapis de feuilles mortes où le plant attendra ma visite, inattaqué par le gel.
Ces abondantes petites fleurs doubles, blanches au coeur jaune beurre, sont celles du Kalimeris Pinnatifida "Hortensis". Rustique jusqu'en zone 3, cette plante atteint 90 cm de haut (3 pieds), est de culture très facile et fleurit à partir du milieu de l'été pendant facilement trois mois et plus, même à mi-ombre, quoiqu'en de telles conditions, les tiges ont tendance à s'affaler, comme c'est le cas chez moi. Les fleurs se moquent des premiers gels. Cette plante a formé une talle assez grosse avec le temps, mais elle n'est pas envahissante, du moins, pas chez moi.
À votre gauche, ces fleurs ressemblant à de petites marguerites sont celles d'un cultivar de matricaire (Chrysanthemum Parthenium) dont j'ai perdu le nom. Plusieurs matricaires sont des vivaces éphémères capables de fleurir abondamment même à mi-ombre pendant une longue période, et aussi capables de se ressemer avec abandon. J'en ai déjà eu une à fleurs doubles qui fleurissait du tout début de l'été jusqu'aux gels d'automne.
Celle qui habite maintenant mon jardin ne commence pas sa floraison avant la fin juillet et la plupart des plants laisseront faner leur fleurs un ou deux mois plus tard, mais parfois, un plant prendra son temps et sera encore en pleine beauté en octobre !
Rendons-nous maintenant en façade où le plein soleil permet des floraisons abondantes et spectaculaires même en automne.
Commençons tout de même par une vivace plus discrète. Ici, j'ai eu la surprise de découvrir un plant de mauve (Malva moshata) faisant encore l'effort de fleurir dans un recoin négligé du jardin. C'est que je l'avais taillé après sa floraison estivale pour éviter la dispersion de ses graines. Les feuilles et graines de Mauve sont comestibles et je les ajoute occasionnellement à nos salades. Comme la photo a été prise très tôt le matin, les fleurs ne sont pas ouvertes.
Sur la photo ci-haut, jetons un coup d'oeil à une de mes plates-bandes en façade, tout près du trottoir, en fait. C'est un grand plant d'aster de Nouvelle-Angleterre (Aster Novae Angliae ou Symphyotrichum Novae Angliae, cultivar "Alma Potschke"), une belle vivace qui vole la vedette avec ses fleurs rose électrique. Si les couleurs de plusieurs cultivars d'asters sont très vibrantes (blanc pur ou violet vif, par exemple), d'autres présentent une palette de teintes pastel. Quand l'espace est suffisant, associer des plants de différentes couleurs dans la même plate-bande peut s'avérer du plus bel effet. Certains cultivars ne mesurent qu'une quinzaine de centimètres de haut et ont un comportement de couvre-sol. J'en ai des blancs, mais leur floraison s'est achevée quelques jours avant que je prenne ces photos. D'autres cultivars font 60 cm (2 pieds) de haut et d'autres encore peuvent atteindre une circonférence assez imposante et une hauteur de plus de 90 cm (3 pieds), comme c'est le cas sur la photo ci-haut. Au pied de mon plant d'aster, les rudbeckies ont terminé leur floraison, mais j'ai laissé en place leurs tiges desséchées supportant les coeurs noirs composés des graines de la plante. Si les oiseaux manquent de nourriture à la fin de l'hiver, ils viendront les dévorer. Mais il y aura forcément des graines qui tomberont au sol et formeront un tapis plus ou moins dense de nouveaux plants. Autrement dit, je risque fort de me retrouver avec trop de plants pour mes besoins...
Mon plant d'aster de Nouvelle-Angleterre se trouve dans une plate-bande en façade, tout près du trottoir. Or, je vous avais présenté cette même plate-bande dans cet article sur les bulbes printaniers. Je me permets ici de reproduire deux photos parues dans l'article en question, pour que vous puissiez comparer ce même endroit à trois moments différents.
Première photo : nous sommes au début d'avril.
Ici, j'ai planté mes crocus par
talles de couleurs différentes
dans une plate-bande près du
talles de couleurs différentes
dans une plate-bande près du
trottoir. Ils sont si hâtifs qu'ils
sont en fleurs avant même que
le gazon environnant ait eu la chance de reverdir !
Comme vous le voyez, il est impossible de deviner la présence du plant d'aster. Ses premières tiges ne se sont même pas encore pointées.
Deuxième photo, même endroit, mi-mai.
Les fleurs de crocus ont fané. Il reste leur
Les fleurs de crocus ont fané. Il reste leur
longues feuilles effilées, couchées en
avant-plan. En bleu, des petits
muscaris au parfum merveilleux.
On voit aussi la grosse feuille d'une
tulipe tardive qui ne fleurira
qu'en juin. Au fond, des narcisses
céderont leur place à des bulbes
qu'en juin. Au fond, des narcisses
céderont leur place à des bulbes
d'ail géant en juillet.
Cet été, toujours dans cette même plate-bande, cinq variétés d'hémérocalles se sont succédé de la mi-juin à la fin septembre (malheureusement, je n'ai aucune photo à vous présenter de cette période). Quant aux rudbeckies hirta, elles ont commencé leur floraison vers le 20 juillet, si je me souviens bien. Quelques échinacées roses se sont jointes à elles. Rien d'exotique, comme choix de plantes, mais mon objectif d'obtenir des floraisons continues n'en a pas moins été atteint.
Sur cette troisième et dernière photo, toujours de la même plate-bande, je vous présente ce qui, pour mon jardin, était un bonus inattendu : lors du verglas de décembre 2013, ma talle d'asters de Nouvelle-Angleterre, brunie et séchée, s'est transformée en fragile sculpture de glace pendant quelques jours.
Hémérocalle Final Touch. |
Je laisse souvent plusieurs plants d'asters sauvages fleurir parmi mes plantes "plus civilisées". Ces friponnes se sont invitées chez moi sans permission il y a plusieurs années. J'ai un faible pour leurs petites fleurs blanches ou bleu poudre. Mais elles me menacent constamment d'envahissement, car ce sont des vivaces qui produisent des graines en quantités phénoménales. Je dois donc être vigilante et couper les têtes florales dès que les fleurs se sont fanées.
Cette talle de chrysanthèmes "Mary Stoker", que je vous avais déjà présentés dans un article précédent, n'a rien à envier aux asters que je vous ai présentés plus haut. Ici, ces fleurs orange brûlé font équipe avec les orpins (Sedum Spectabilis) qui sont en avant-plant à gauche et dont les caboches florales ont une couleur rousse. Notez aussi les nombreuses petites sphères noires des coeurs de rudbeckies, juste derrière les orpins. En arrière-plan, encore à gauche, voici la plante mystère que je voulais vous montrer : son feuillage est gris-bleu et ses fleurs sont d'un jaune très pâle. C'est...
... un plant de brocoli que j'ai laissé monter en fleurs, parce que j'ai attendu trop longtemps avant d'en récolter la tête, jusqu'à ce qu'il soit trop tard !
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