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Le jardin dans le brouillard de septembre. |
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Hélène:
C'est au début d'octobre que je commence à écrire cette article. Très tôt, n'est-ce pas? Mais la température m'indique déjà depuis un bout de temps que ça se terminera tôt cette année, peu importe les manigances utilisées pour allonger la saison. D'ailleurs, je suis chanceuse, moi, dans mon petit terrain fermé par une clôture en bois haute de 8 pieds, car le gel de nuit que presque tout le Québec a subi au milieu du mois de septembre n'a pas affecté mon jardin. Je n'ai rien couvert - j'ai appris la venue du gel à 9h00PM, trop tard pour aller prendre une quelconque mesure - et je n'ai même pas perdu mon basilic! Mais je sais que plusieurs jardins se sont fait couper le sifflet à ce moment-là. Triste.
Échecs:
Et donc, voici la raison du premier échec (autrement, la saison était superbe), les tomates. Bien que le gel n'ait pas entraîné la mort des plants de tomates, depuis le milieu du mois d'août, les nuits étaient trop fraîches, allant par moments sous 10 degrés centigrades, température limite pour la bonne croissance des tomates (et même, certaines sources mentionnent plutôt 12 degrés).
Petite récolte de menthe, de citrouille "Sunshine" (hé oui, seulement qu'une) et de limes. |
Étrangement, ma menthe n'a pas bien fait; les feuilles se sont fait attaquer par le virus puccinia menthae qui cause la rouille de la menthe. Une explication pourrait être que l'arbre au côté de ma menthe, un cerisier noir, grandit et fait de plus en plus d'ombre, ce qui empêche, entre autres, l'évaporation efficace de l'eau de pluie, condition idéale dans laquelle le virus prolifère. Alors la récolte de menthe n'a pas été très bonne, ce qui est triste, puisqu'il s'agit de ma base de tisane préférée.
J'ai eu bien peur ne pas avoir de fèves espagnoles cette année. J'ai planté une nouvelle variété de patates, qui sont placées devant mon obélisque sur laquelle une partie de mes fèves grimpent. Et bien, ces patates plantées en mai avaient tellement grandi en juin (le temps où je plante mes fèves) que ces dernières ne pouvaient tout simplement pas pousser au-dessus de la masse végétale déjà présente.
Les succès:
Mais les fèves ont tout de même été un succès car, bien que celles sur l'obélisque n'aient pas grandit suffisamment pour me faire une bonne récolte, j'en avais planté ailleurs sur le terrain. Et la fraîcheur qui règne depuis le mois d'août a fait en soit que ces fèves ont séché sur le plant en plus grande quantité que les années précédentes où le temps est devenu très froid, très rapidement. J'aurai donc cette année une quantité plus grande de fèves déjà séchées versus une grande quantité de fèves fraîches que je dois congeler (comme c'était le cas l'an passé).
Fraises traditionnelles dans le bol, fraises alpines sur la roche. |
Les petits fruits ont très bien fait, quoique mon pêcher n'a fait que 3 fruits (il faudra dorénavant que je lui donne du fertilisant; le sol n'est apparemment pas assez riche pour une bonne fructification, détail attesté par 2 années de rien). Il est quand même à mentionner que les pêchers ont - comme certaines vieilles variétés de pommiers - l'habitude de ne faire une bonne récolte de fruits qu'aux deux ans, ou plus, dans le cas des pêchers.
Par contre, la succession des petits fruits a bien fonctionné, commençant avec les fraises, suivies des amélanches et finissant avec les framboises (les pêches arriveraient pendant les framboises, ou un peu avant). En fait, "finissant" est un grand mot, car je cueille encore occasionnellement des framboises et des fraises alpines. J'ai, en fait, deux types de fraises dans le jardin: la fraise habituelle qui fait une bonne récolte de fruits au printemps seulement (pendant environ 3 semaines) et la fraise alpine qui fait des fruits au printemps et en automne. Comme on peut le constater sur la photo, j'ai une plus grande récolte de fraises traditionnelles, mais la fraise alpine m'a refait des fruits lorsque les températures ont à nouveau rafraîchi, vers le début septembre.
Les framboises dorées et les fraises alpines se côtoient en septembre. (Deux petites fleurs de bourrache, comestibles, décorent ma présentation.) |
Je n'ai pas planté de cerises de terre cette année, mais des concombres et, finalement, j'ai réussi non seulement à en faire pousser avec succès, mais les plants m'en ont donné assez pour faire un pot de cornichons ! Pour réussir, j'ai mis toutes les chances de mon côté et j'ai planté les graines au sud (quoique avec un peu d'ombre) directement dans un sac de fumier de mouton. Le sac conservait très bien l'eau et la chaleur, la plante pouvait se hisser sur un cordon vers le haut et les résultats ont finalement dépassé mes attentes. C'est une belle victoire, moi qui essaie depuis au-dessus de 6 ans d'en faire pousser!
Un concombre dodu blessé par les froids de septembre complète une maigre récolte de tomates et quelques fraises alpines. |
Les nouveautés et les surprises:
Bien que les surprises se fassent rares (ça fait quand même 6 ans et plus que je suis sur ce terrain), il y a eu de petits trucs dignes de mention.
D'abord, les petites créatures - insectes, mollusques, etc. - sont bien présents et deux en particulier semblent s'être bien établis dans le jardin. Le bourdon (première photo, avec une guêpe) et l'escargot.
Cette photo montre très bien les différences entre bourdon et guêpe. |
Plusieurs variétés d'hémérocalles ont fleuri sans pareil cette année, certaines parce que, puisqu'elles ont été plantées il y a deux ans, elles ont pris le temps de s'établir, une que j'ai repositionnée et enfin une dernière qui a juste décidé donner son 110% !
Donnant son 110%, il s'agit d'une variété dont je n'ai plus le nom, d'une pépinière qui était spécialisée en hémérocalles et qui n'existe plus... Je les ai surnommées "les Demoiselles D'Honneur". |
Et finalement, je lui ai donné le surnom "Ange des jardins" ou "L'impératrice", elle aussi provient de cette pépinière disparue. |
Et voici son histoire:
Il
était une fois une hémérocalle d'une grande beauté. Ses teintes de
pêche et soleil, avec un soupçon de rosé sur des pétales de satin, lui
donnaient les allures d'un ange des jardins. La propriétaire prit la
malheureuse décision d'installer la plante entre deux cèdres. Quoique
bien au soleil, les cèdres grandirent et grandirent et étouffèrent la
pauvre hémérocalle. La première année,
elle ne fit que 3 fleurs. La deuxième, qu'une seule. Les années qui
suivirent, elle n'en fit plus. L'Ange des jardins avait disparu, ne
laissant qu'une touffe de feuilles vertes faméliques à son endroit.
Et puis, l'an passé, la jardinière a enfin remarqué que sa belle hémérocalle était tellement triste qu'elle ne faisait plus de fleurs. Mais la jardinière avait une place toute spéciale pour elle et en deux temps, trois coups de pelle, l'hémérocalle eut un nouveau logis! Et cette année, pour célébrer, l'Ange des jardins est revenue en force, pavanant ses pétales comme les ailes d'un ange sur une quantité de fleurs sans pareil!
Fin
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