jeudi 15 janvier 2015

Bienvenue au jardin d'hiver

This article in english.

À mon réveil, j'ai une belle vue mon avocat à double tête.
Hélène :
Il y a longtemps que je souhaite faire un article sur les plantes d'intérieur, car il s'agit là d'une opportunité d'avoir des spécimens qui autrement ne poussent pas sous notre climat québécois.

Au réveil et vue d'en-dessous 
(elle est à côté de mon lit),
l'imposante forme de mon plant
de Dieffenbachia me donne
l'impression de me réveiller
dans la jungle.
Mais voilà: alors que certains ont une facilité enfantine à cultiver une plante en pot, pour moi c'est le contraire. Moins d'éléments sont sous mon contrôle et mieux la plante se portera. Il m'a fallu des années avant d'arriver à faire vivre (et non pas simplement survivre) une plante à l'intérieur.

Vous trouverez souvent des livres et des revues qui proposent des plantes d'intérieur absolument superbes. Mais selon mon expérience personnelle, ce sont des plantes qui ont de la difficulté dans les conditions environnementales de nos maisons: des maisons chauffées dont l'atmosphère est très sèche, du terreau qui perd ses nutriments après quelques semaines, peu d'éclairage naturel. Qui plus est, les fenêtres orientées au sud sont rares, surtout en appartement et bien que ça soit l'orientation optimale, au Québec ce n'est pas toujours suffisant malgré tout.

Un plant de jade (Crassula). Il avait un
beau tronc. Puis j'ai trop arrosé à un
moment et il a pourri. Heureusement
il y avait plein de bébés provenant de
 repousses pour prendre sa relève.
J'ai aussi appris que le type de contenant
sur la photo ci-haut n'était pas optimal pour
cette plante. Un contenant moins profond avec
une couche de gravier dans le fond
fonctionne beaucoup mieux (photo ci-bas).
Souvent, les plantes d'intérieur qui sont offertes sur le marché sont des plantes qui proviennent de régions tropicales... Notre environnement sec ne leur plaît pas particulièrement! Elles seront très belles dans les serres de la pépinière où vous les avez achetées, mais dans la maison, vous assisterez probablement à leur flétrissement graduel pendant d'agonisantes semaines! 
Il y a des exceptions. Par exemple, la photo ci-haut, à gauche, présente une plante tropicale qui survit facilement dans les appartements malgré leur atmosphère sèche: le dieffenbachia.


Certaines plantes tombent en dormance pendant l'hiver à cause du manque de soleil. Alors si vous ne changez pas vos habitudes d'arrosage (plus en été lorsque la plante grandit, moins en hiver lorsqu'elle se repose), vous aurez une plante qui peinera les pieds dans l'eau. En fait, le truc de l'eau, ce n'est pas telle quantité d'eau pour telle plante dans tel contenant; c'est plutôt une vérification à 2 cm de la surface qu'on fait avec le doigt. Si c'est humide (mais pas détrempé), pas besoin d'arroser. Pourquoi à 2 cm? Parce que la surface sèche rapidement et n'est pas représentative de la quantité d'eau que le terreau retient vraiment.




Bébés plants de jade tout frais.
Il est vrai que certaines plantes ont besoin de beaucoup d'eau et d'autres de très peu; par exemple, la plante de jade vue ici. C'est une succulente, donc elle accumule l'eau dans les feuilles, comme un cactus. Ça lui permet de passer de longues périodes sans arrosage et de n'utiliser que l'eau qu'elle a accumulée. Trop l'arroser, c'est la faire pourrir, carrément! Il faut vraiment laisser le sol se dessécher complètement (donc pas seulement en surface) avant d'arroser de nouveau. Et il ne faut pas arroser à petites doses à quelques jours d'intervalle, la plante n'aimera pas cela car ainsi, le sol ne devient jamais vraiment sec et donc ne permet pas à la plante de bien respirer. Les plantes de jade sont faciles à partager: on coupe un bout du plant mère (une branche qui a 4 à 6 feuilles), et on le replante dans un autre pot, de préférence un terreau qui se draine bien. Beaucoup de soleil assure une couleur optimale aux feuilles.
Boom! Même plante, un an plus tard. Vous ne vous trompez pas; la plante est beaucoup plus verte et beaucoup plus forte qu'avant. La sorte de contenant a beaucoup aidé pour m'empêcher de trop l'arroser et elle est maintenant orientée plein sud; c'est probablement pourquoi les feuilles sont d'un vert plus pâle et sont beaucoup plus grosses. La plante est vraiment en meilleure santé qu'elle ne l'a jamais été avant!
Malgré certains de mes échecs, j'ai toujours persévéré - par exemple, la plante de jade ci-haut a souvent souffert, mais est toujours restée en vie (elle a 13 ans). J'ai fait des bons coups et puis des mauvais coups. Avec les années, les bons coups se sont multipliés et les mauvais coups sont de plus en plus rares. Sur la photo suivante, voici justement une plante dont je suis très fière: mon limettier !
Note: "La lime (du persan لیمو limu) ou lime acide, est un agrume. C'est le fruit du limettier, arbuste de la famille des Rutacées, dont il existe deux espèces : Citrus latifolia et Citrus aurantiifolia. (Wikipédia)"


En été, mon limettier est dehors et en hiver, en-dedans. Sur cette photo,
Buttercup la minette est présente, si vous voulez jouer à
"Où est Buttercup?"

  Pas bête, un limettier ou un autre agrume!  Ça ne pousse pas sous nos climats, alors en avoir un en pot, c'est une belle manière de pouvoir quand même en profiter. Comme bien d'autres plantes, il y a une petite histoire derrière celle-ci: j'étais sensée avoir fait l'achat d'un citronnier Meyers. Mais, lorsqu'il est devenu clair que les fruits ne jauniraient pas, je me suis rendue à l'évidence qu'il s'agissait d'autre chose (j'ai attendu 4 mois qu'un fruit déjà mature change de couleur; hélas il est resté vert). Ce n'est pas la plus belle plante avec ses grands bras épineux qui s'accrochent à tout (spécialement au printemps, alors qu'elle perd presque toutes ses feuilles et que je m'imagine que je l'ai tuée). Mais elle a de grandes qualités. La première, qui est claire, elle fait des fruits qui sont tellement plus nuancés au goût que ces petites boules dures et vertes de l'épicerie. Deuxièmement, ce sont les fleurs. Mon odeur préférée entre toutes ! Dès que mon limettier est en fleurs, vous me trouverez souvent le visage enfoui entre les branches épineuses à humer profondément.
Nouveaux fruits et bourgeons du 
limettier.

Ce n'est pas une plante facile à faire pousser. Le soleil, en tout cas chez moi, n'est simplement pas suffisant en hiver, malgré la meilleure position dans la maison : une fenêtre en plein sud. Résultat, au printemps, elle perd la plupart de ses feuilles qui jaunissent (en taches jaunes qui grandissent et grandissent) et tombent et elle semble être à l'heure de son trépas lorsque je la sors dehors où elle reprend vivement sa santé. 2014-2015 sera son quatrième hiver.

J'ai lu ce livre il y a déjà quelques hivers. J'ai expérimenté à faire pousser des lentilles, de l'ail et... des avocats. Le résultat trône sur la photo principale de l'article (la première) et ici, à gauche. C'est un mastodonte qui a étrangement deux têtes sorties du même noyau. Il me salue tous les matins dès que j'ouvre les yeux. L'avantage de l'avocat, c'est que c'est une bonne plante pour débutant, car ses besoins sont faciles à deviner! Lorsqu'elle manquera d'eau, les feuilles s'abaisseront et donneront ainsi clairement le signal au jardinier négligent qu'il est grand temps de corriger la situation. Selon mon expérience, c'est une plante qui boit énormément (peu importe la saison). Elle a aussi besoin d'une bonne dose de soleil pour avoir des feuilles vert foncé, mais je l'ai déjà mise dans un coin recevant seulement de l'éclairage indirect et elle n'a pas semblé trop affectée. Si vous avez des enfants, c'est aussi une chouette plante à démarrer avec eux. Au départ, il faudra s'armer de patience car, dépendant de la variété, le noyau peut prendre jusqu'à trois mois avant de montrer signe qu'il y a une racine qui commence à pousser.


Voici son port lorsqu'elle a besoin d'eau. Dans une demi-heure, elle aura retrouvé son allure habituelle présentée une photo au-dessus de celle-ci.

La Fittonia est devant et le pot d'en arrière
est partagé par un plant dragonnier (Dracaena)
et un plant d'Epipremnum, dont le port n'est
pas rampant, contrairement à ce qu'on trouve
habituellement.
Une autre qui est "facile à lire", car lorsqu'en besoin d'eau elle est complètement affaissée, c'est la Fittonia, petite plante absolument merveilleuse qui s'appelle en anglais Nerve plant ou Mosaic plant. Elle est réputée pour demander beaucoup d'humidité et elle m'a été vendue comme une plante à mettre dans un terrarium. Au bout du compte, je dois absolument l'arroser tous les deux jours, mais autrement, elle se porte très bien à l'air libre! Son pot est très petit, ce qui en fait non seulement une variété absolument fantastique pour les petits recoins, mais elle serait probablement très confortable sous cloche. Comme en plein soleil, elle a tendance à brûler, il est préférable de lui donner une lumière indirecte.

Parlant de petits spécimens facile à placer dans les recoins, en voici un autre drôlement intéressante, aillant le plus joli surnom, chaîne de coeur (ceropegia woodii de son latin). Il s'agit d'une petite vigne dont les feuilles ont un motif argenté qui m'enchante tout spécialement. Elle vient d'Afrique et ses besoins en eau sont minimes. C'est une plante qui peut déployer ses vignes jusqu'à 2 pieds de long! Celles-ci peuvent donc être accrochées ici et là. Comble du bonheur, elle ne semble pas avoir besoin de tant de soleil que cela. Un éclairage indirect semble même suffisant pour la faire fleurir! 
 

 Sur la troisième photo à gauche, on voit une masse blanche suspendue le long de la tige d'une vigne ; eh bien c'est le système racinaire qui s'y cache. C'est-à-dire que, si je voulais bouturer cette plante, il me suffirait de couper la tige juste au-dessus de cette masse et de déposer cette dernière sur du terreau.




Eh oui, une fleur.











 









À l'opposé des plantes venant des régions tropicales, voici une petite plante d'ici, transformée en plante d'intérieur. Il s'agit d'un sapin Norfolk - je ne me souviens plus de la variété - très élégant dans un contenant allongé. Ce beau conifère offre un aspect vertical intéressant et est facile d'entretien: qui plus est, il ne faut apparemment pas le mettre au soleil! Il dégage un petit arôme de sapin lorsque frotté, mais il n'embaume
quand même pas la maisonnée, ni même la pièce dans laquelle il est. Néanmoins, avoir un petit conifère à l'intérieur me rejouit le coeur à chaque regard!



Parmi les plantes d'intérieur plus classiques, il y a le dragonnier (Dracaena) qui, selon le cultivar, peut être tout vert ou panaché... et lorsqu'il est panaché, il est superbe! Le mien a des feuilles surtout vertes, lignées de crème et de rose!

C'est supposé être une plante qui dépollue l'environnement dans lequel elle est. Je l'ai déjà depuis 4 ans et elle est exposée à la lumière indirecte du nord comme le conifère Norfolk plus haut... Ce sont deux plantes très tolérantes. Le seul bémol, mes chattes aimaient bien lui croquer les feuilles à une époque. Heureusement, cette vague est passée. La plante a grandi et les feuilles sont rendues juste assez hautes pour que mes chattes aient décidé que ça ne valait plus la peine. Je suis bien soulagée, car il s'agit d'une plante qui est toxique pour les chats (l'aglaonéma et l'epipremnum, mentionnées plus haut sont elles aussi toxiques pour les animaux). Donc, si vos animaux de compagnie ont la manie de manger les plantes, évitez celles-là.



Il y a également moyen de faire différent 
avec des spécimens ramenés de l'extérieur ou avec des plantes séchées. Par exemple, un bouquet séché peut amener des textures intéressantes.

Les fleurs des pensées ont fané,
mais la plante est restée coquette.
Je m'escrime à chaque année à rentrer mon romarin et j'ai commencé à réussir à le faire survivre à l'intérieur, mais c'est dur! Ce qui semble fonctionner pour moi, c'est de le mettre dans une pièce de la maison qui n'est pas chauffée mais qui est bien éclairée. Autrement, il commence à perdre son odeur puis dessèche, même si je lui donne amplement d'eau et de soleil.

L'année dernière,  j'ai rentré un plant de pensée qui a survécu l'hiver et est revenu pour l'été.  Bien qu'il n'ait pas fait de fleurs pendant l'hiver, il prenait si peu de place que l'essai en valait bien la peine.

Finalement, je ne peux que vous recommander chaudement ce bouquin qui m'a vraiment donné le savoir faire et l'inspiration pour avoir un véritable jardin intérieur. Et lisez bien la dernière section du livre qui parle de l'humidité, de la lumière, de comment choisir les plantes pour vos environnements respectifs, etc., car il s'agit là d'une mine d'informations précieuses
Une bulle pour l'eau qui sert à arroser le terreau de façon lente et progressive dans l'Aglaonéma.


 

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