La technique des baissières et talus :
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L'eau représente une grande force de la
la nature. C'est une source de vie et d'énergie
qu'on peut ralentir, accumuler et rediriger
à mesure qu'elle descend vers le point le plus bas d'une propriété. On peut alors bénéficier
de cette ressource de multiples façons.
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Un principe essentiel en permaculture est de retenir l'eau le plus longtemps possible sur notre propriété, pour en exploiter tous les bénéfices, de plusieurs manières et, si possible, d'utiliser cette eau plusieurs fois plutôt qu'une. Ceci, bien sûr, dans des endroits où il est logique et avantageux de retenir et/ou ralentir l'eau de pluie.
Les baissières (fossés) et talus (buttes) sont des constructions de terrassement qui servent à le faire de manière passive pour tirer meilleur profit de cette précieuse ressource. Elles sont placées perpendiculairement à la pente et redirigent l'eau qui s'écoule pour protéger le terrain de l'érosion ou des inondations soudaines, en gérant en douceur les mouvements de l'eau. Pour remplir ces fonctions, les baissières et talus doivent suivre les lignes de niveau du terrain. Sur une carte topographique les "lignes de niveau" sont représentées par ces tracés courbes qui nous permettent de visualiser le relief du terrain et d'en noter l'altitude. La baissière a exactement la même altitude (c'est-à-dire la même hauteur par rapport au niveau de la mer) sur toute sa longueur.
Les duos baissières et talus peuvent se succéder l'un après l'autre en descendant la pente, comme des marches d'escalier distancées de façon inégale, mais au niveau. À l'extrémité de la baissière, l'eau peut se déverser doucement dans la baissière suivante, en passant par une zone de déversement passif. Plus la pente est abrupte ou plus la quantité d'eau à retenir est importante, plus le travail devra être fait avec soin, avec un volume d'emmagasinage de l'eau suffisant pour assurer une construction solide qui ne sera pas détruite avec la première forte pluie et ne provoquera pas un glissement de terrain.
(Il existe une autre technique, qui se nomme "Key Line" en anglais et que je ne connais pas bien. On en dit qu'elle dérange moins le sol, permet de faire des lignes parallèles et ne redirige pas l'eau; ce lien en anglais vous en explique les grandes lignes et cette vidéo vous en apprendra plus sur ses avantages. Cette autre vidéo présente, en anglais, Geoff Lawton qui explique les différences et usages possibles du système Key Line et de celui des baissières et talus.)
Les baissières appliquent des principes de construction similaires aux rizières installées à flanc de montagne. Mais alors que le riz est planté dans le fossé (car il est heureux même s'il a les pieds dans l'eau), les plantes potagères sont plutôt plantées sur le talus, pour éviter la noyade. Chaque fois que la baissière capture de l'eau de ruissellement, le talus l'absorbe et l'emmagasine, permettant aux plantes de continuer de s'abreuver bien après que la baissière se soit asséchée. Il faut aussi comprendre qu'avec les saisons et les années qui passent et un bon couvert de végétation, la capacité du sol à retenir l'eau augmentera.
En principe, un talus sert d'espace de plantation idéal, puisque les plantes y sont à l'abri des inondations, mais que leurs racines ont accès à l'humidité retenue par la baissière. Mais dans les endroits plus humides où les baissières recueillent des volumes d'eau importants, tout talus suffisamment large peut aussi servir de sentier pour nous garder les pieds bien au sec, même après de fortes précipitations.
Quelques exemples de baissières et de leur fonctionnement :
En utilisant cette technique de terrassement, on peut arriver à diriger l'eau en surplus là où elle peut servir avant de sortir définitivement de la propriété. Dans un premier exemple, on peut voir une rigole alimentée par le tuyau de drainage d'un bâtiment et qui déverse l'eau de pluie dans un petit étang, l'oxygénant par la même occasion. L'étang, une fois rempli, déverse ses surplus d'eau dans une baissière qui irrigue ce qui semble être un jeune verger. En passant, les baissières ont pour effet d'augmenter le taux de croissance des arbres.
Dans l'exemple suivant, à flanc de colline, une série de baissières recueillent une bonne quantité d'eau de pluie pour abreuver de jeunes végétaux. Les surplus d'eau s'écoulent ensuite dans un pâturage existant. On peut planter des végétaux aux utilités très variées, y compris des arbres et arbustes, par exemple, pour y abriter la faune et la flore indigènes, stabiliser et nourrir le sol et y cultiver des cultures diverses, des fines herbes au bois de chauffage, en passant par les petits fruits et les légumes.
L'eau ralentie par ce genre de système a le temps de pénétrer le sol en profondeur. Elle continue paresseusement d'un point du système à l'autre. Au niveau de l'étang le plus bas, le volume d'eau est probablement devenu assez important pour constituer une réserve en temps de sécheresse. Une fois construit, ce système fonctionne de façon passive, c'est-à-dire sans intervention humaine et sans mécanisation.
Mais on pourrait installer dans cet étang une pompe pour faire remonter l'eau vers un point plus élevé de la ferme. Et si le trop-plein de cet étang forme un petit ruisseau dévalant, on peut y installer une petite turbine, ce qui devrait produire au moins assez d'électricité pour faire fonctionner la pompe à eau. Ces quelques milliers de litres d'eau emmagasinés sont une assurance supplémentaire contre un éventuelle sécheresse. Mais déjà, ce système accumule tellement d'eau directement dans le sol que les plantes pourront résister longtemps à l'absence de pluie.
Cette technique de la baissière et du talus (qu'on appelle "swale" en anglais) s'applique tout autant aux terrains plats. Celui présenté ici fait 3/4 d'acres et le propriétaire profite de l'eau de ruissellement du toit d'un bâtiment pour remplir ses baissières. Il arrive à accumuler une quantité impressionnante d'eau de cette façon.
Des portions de désert ont été ramenées à la vie végétale en quelques mois grâce à elle.
On peut facilement installer quelques micro-baissières dans un petit jardin assoiffé et obtenir de bons résultats en peu de temps et d'efforts. Dans cet exemple, l'eau de pluie recueillie par les gouttières de la maison s'accumulait déjà dans des réservoirs utilisés pour arroser les plantes en pots et en jardinières. Les surplus d'eau se déversent maintenant dans les baissières du jardin et, avec les mois qui ont passé, le sol autrefois aride est désormais capable de retenir assez d'eau pour permettre la culture de plantes.
Les baissières chez moi :
Pour revenir à mes propres aménagements, le terrain en façade de notre maison donne l'exemple d'une "baissière" créée par inadvertance. Voir la photo suivante.
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Dans notre jardin de façade, à la maison, le trottoir de ciment qui part des marches du
perron et se rend jusqu'à la rue est plus bas que tout ce qui l'entoure. En fait, pour passer du trottoir public à notre trottoir privé, on doit descendre une marche. Cette surface forme donc un renfoncement de 5 à 8 cm (2 à 3 pouces) parfait pour accumuler l'eau de pluie, qui se retrouve emprisonnée de tous côtés. Le sol de mes plates-bandes l'absorbe rapidement. Aucune inondation, donc. De plus, avec le coup de pouce de l'épais paillis naturel que mes plantes produisent elles-mêmes annuellement, je n'ai pas besoin d'arroser mes vivaces, même par temps de sécheresse. |
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Cette photo a été prise quelques mois après avoir acheté la terre à bois en 2013. De l'autre côté de notre chemin d'entrée, par rapport à ma position de photographe, les matériaux de construction et les arbustes nous empêchent de bien voir l'espace dégagé, situé juste derrière, et qui a fait place au potager un an plus tard. Mais on voit quand même très bien à quel point cette portion de la terre est plate et au niveau. |
À la ferme, notre potager est situé sur un plateau presque parfaitement horizontal et surélevé par rapport au terrain environnant. Il reçoit beaucoup de soleil et est quand même assez bien protégé des grands vents grâce à quelques arbustes. Mais malheureusement, cette conformation ne favorise pas l'accumulation de l'eau de ruissellement des pluies. Serge a travaillé tout un été à creuser profondément le sol pour amener l'eau courante au jardin et aux enclos des animaux. Présentement, notre source principale d'irrigation du jardin est notre puits de surface, situé beaucoup plus bas que le jardin. Pendant une panne d'électricité prolongée, sans pompe à eau donc, le potager serait très rapidement assoiffé et il faudrait alors manuellement puiser l'eau de notre étang et le remonter jusqu'à ce plateau, tâche fastidieuse, on s'entend. En cas de sécheresse prolongée, nous aurions le choix : se procurer une génératrice, souffrir à charrier l'eau ou laisser souffrir le potager ! Je cherche donc à atténuer ce risque. Nous avons quelques réservoirs, dont un de mille litres, mais pas de moyen de collecter l'eau de pluie directement sur le site.
En juillet et août 2017, nous avons érigé un poulailler d'été aux abords du potager. Nous pourrons utiliser sa toiture pour recueillir l'eau de pluie dans nos réservoirs. J'aimerais bien en faire un de nos projets d'été pour 2018. Mais en 2016, j'ai aussi commencé à ceinturer le potager d'un fossé et d'une butte circulaires pour retenir l'eau de pluie le plus longtemps possible sur place, avant qu'elle ne s'écoule vers des parties plus basses de la propriété.
Au nord du potager, on peut voir que la déclivité du terrain est assez importante, soit environ 120 cm (4 pieds). Les barils que vous voyez sur la photo sont au niveau du potager. Quant à moi, je me tenais en bas de la pente pour prendre cette photo, qui date de 2014.
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La photo ci-dessous vous présente une baissière creusée à même le sol (c'est l'étroite bande de sol derrière le talus recouvert de cartons repliés. Le talus a été érigé avec la terre et la tourbe de gazon qui ont été enlevées pour creuser la baissière. Le carton qu'on voit sur le talus et aussi derrière la baissière est une mesure temporaire pour aider à étouffer la pelouse et les mauvaises herbes déplacées avec la terre). Le fond de la baissière et le dessus du talus sont parfaitement au niveau d'un bout à l'autre.
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Les limites Est et Sud de notre potager ne sont pas faites en balles de paille. J'ai donc pu installer une baissière et son talus de façon conventionnelle. On voit facilement que l'ouvrage suit la courbe du pourtour du jardin, bien à l'horizontale. Remarquez les piquets noirs et la longue corde blanche qu'on distingue facilement jusqu'à l'extrémité Sud-Ouest du potager. L'eau de pluie qui tombe dans cette baissière ne peut s'échapper qu'en étant absorbée par la terre de la baissière et du talus. J'ai dévié des règles générales d'utilisation des baissières en installant mes plants de rhubarbe (36) au fond de la baissière plutôt que sur le talus. Je vous en parle plus loin dans cet article. |
Au bout de la baissière, sur la photo ci-haut à droite, on devine un petit "barrage", un déversoir de terre tassée (en brun foncé, car pas encore recouvert de carton), moins haut que le talus. Ma chatte se dirige droit dessus. Ce "barrage" empêche l'eau de pluie de s'écouler par ce bout de la baissière. Mais puisqu'il est beaucoup moins élevé que le talus, si un trop-plein se forme, l'eau pourra s'échapper par là, protégeant ainsi de l'érosion le talus lui-même. Jusqu'à présent, cela ne s'est jamais encore produit. Je n'ai pas non plus observé d'eau s'accumuler dans la baissière. Cela va probablement se produire un jour, mais pour le moment, la terre environnante est trop assoiffée et prendra certainement beaucoup de temps à se recharger en humidité.
On peut remarquer les plates-bandes faites de balles de paille à moitié affaissées, un peu plus loin derrière la baissière. Certaines d'entre elles entamaient leur 3e été de service en 2017. Elles sont placées plus haut sur le terrain. Malheureusement, en s'étendant vers la droite, elles descendent une autre pente, qui devient de plus en plus raide. Il me faudra ériger un autre talus de ce côté. Mais j'aurais pu tout de suite placer mes balles de paille au niveau pour qu'elles forment elles-même un talus. Le hic, c'est que je ne savais pas comment m'y prendre. J'ai finalement trouvé le truc. Je vous en reparle plus bas, comme promis. Mais continuons avec notre sujet.
En principe, comme le fond d'une baissière est sensé se remplir régulièrement d'une bonne quantité d'eau, ce n'est généralement pas considéré comme un endroit intéressant pour planter des végétaux. Après tout, la majorité des plantes ne supportent pas très bien de subir des inondations fréquentes, même lorsqu'elles sont de courte durée. Les baissières peuvent alors servir de sentiers d'accès quand elles sont à sec. Mais les plantes de milieux humides peuvent bénéficier d'inondations occasionnelles. Pensez à toutes les vivaces sauvages qui poussent au fond des fossés.
Dans un endroit très sec ou dans un endroit qui ne peut pas accumuler de grandes quantités d'eau (comme le haut d'une petite butte à découvert), le danger le plus probable est plutôt de perdre des plantes par sécheresse. Comme je vous l'ai expliqué plus haut, c'est le cas de mon potager. J'ai donc préféré planter mes rhubarbes dans le creux de la baissière plutôt que sur le talus, pour qu'elles profitent au maximum des eaux de pluie. Jusqu'à maintenant, ceci fonctionne à merveille, car je n'ai jamais vu assez d'eau tomber pour emplir la baissière et submerger la base des plants. Sur le talus lui-même, j'ai l'intention de faire divers essais. Je veux commencer par y implanter de l'origan, car cette fine herbe est réputée envahissante. Mais je fais le pari que mes plants de rhubarbe vont lui faire obstacle. On verra ce que ça donne ! (Commentaire d'Hélène : "Bah, c'est pas si pire ! C'est quand même pas de la menthe ou de la baume mélisse !" Merci, Hélène, tu me rassures.)
Il existe différents outils pour situer les lignes de contour d'un terrain. Cette vidéo vous présente, entre autres, la technique du cadre en A (c'est ce que j'ai moi-même utilisé; on peut voir le mien sur la dernière photo de cet article). Il est facile à construire pour un coût très bas et tout aussi facile à utiliser. Bien sûr, les niveaux au laser sont faits exactement pour ce genre de travail. Mais ce sont des instruments d'arpentage qui coûtent cher. J'ai entendu dire qu'il est possible d'en louer, par contre.
Comment construire tout en courbes avec des balles rectangulaires ?
Les balles de paille en décomposition sont naturellement absorbantes et reposent sur le sol. Donc, elles peuvent faire office de talus. Entre chaque rangée de balles de paille, les allées de circulation, elles, peuvent faire office de baissières (de "fossés"). Je n'ai donc pas besoin de creuser le sol, ou sinon, vraiment très peu. La difficulté, dans mon cas, c'est que le seul moyen de créer une baissière sans refaire entièrement le terrassement d'un site, c'est de suivre les lignes de contour naturelles du terrain. Or, ces lignes sont rarement droites, elles sont plus ou moins sinueuses selon la topographie de l'emplacement choisi, comme vous pouvez le voir dans cette vidéo présentant un parfait exemple de baissière.
J'ai décidé de refaire peu à peu le dessin du potager pour m'assurer que mes plates-bandes suivraient le contour du terrain, au moins pour les parties les plus escarpées du potager. Au printemps 2016, je me suis donc attaquée à mes 2 plates-bandes de balles de paille les plus basses du jardin, avec l'idée de graduellement remodeler les plates-bandes une par une, année après année. Le travail sera long, mais je ne suis pas pressée.
La prochaine photo vous montre ma baissière située dans l'emplacement le plus bas du potager, avec son talus de balles de pailles. Ici, le talus est très court et très rectiligne. À chaque bout du talus, le terrain commence à remonter. Autrement dit, mes balles de pailles sont assises dans une petite cuvette naturelle. Partout sur le pourtour de cet espace restreint, le terrain remonte naturellement en pente douce.
3. 2. 1.
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1. Voici le talus le plus bas du jardin, avec ses fraisiers. C'est aussi le plus court et il est fait avec des balles de paille. Il ne mesure par plus que 12 pieds (3,6 m) de long.
2. Le sentier de circulation (recouvert de sacs de papier brun) est flanqué de deux talus (1 et 3). C'est ma baissière.
3. On aperçoit à peine le coin du deuxième talus. Cela n'est pas apparent sur cette photo, mais il est situé plus haut sur la pente que le premier talus.
L'endroit où je me tiens pour prendre cette photo est déjà plus élevé (d'environ 8 pouces - 20cm) que le premier talus.
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Sur cette photo, le talus du devant forme une ligne droite et courte. Il accueille des fraisiers et quelques plants de tagètes (les fleurs orangées). La baissière (le sentier recouvert de carton) passe derrière le talus de fraises, puis forme une courbe vers l'avant, (qu'on voit à gauche) et vient rejoindre la surface de circulation noire, à chaque extrémité du talus. Cette baissière adopte presque la forme d'un C allongé en enveloppant son talus de balles de paille. En avant-plan, la surface en noir est plus haute de 3 ou 4 pouces (7 à 10 cm) que la baissière. Vous devrez me croire sur parole, car il est impossible de le détecter sur cette photo. Cette configuration plutôt bizarre suit pourtant la règle : la baissière doit rester bien plane d'un bout à l'autre, car si elle était en pente, elle formerait un mini ruisseau dont l'eau s'échapperait par l'extrémité la plus basse. Un deuxième talus, plus haut de 8 pouces (20cm) que le premier, suit une courbe à peu près parallèle à la baissière. On le voit sur la gauche, mais son extrémité est coupée par le cadrage de la photo. Sur la droite, la forme arquée vient se terminer derrière le premier talus (on voit les deux dernières balles de pailles exposées, car les jeunes plants qui s'y trouvent ne les ont pas encore recouvertes. |
Mon problème, avec les balles de paille de la 2e baissière, était de construire un talus présentant une ligne courbe à partir de balles de pailles rectangulaires. C'est possible de le faire, quand on y réfléchit : il s'agit de placer les balles côte à côte, bien serrées l'une sur l'autre, mais en les décalant l'une par rapport à l'autre sur le sens de la longueur de la balle, comme sur le dernier des deux schémas ci-après.
Schémas d'une baissière de balles de pailles remplie d'eau après une pluie abondante
XXXX ««««««««««« Schéma 1 : coupe verticale d'une
XXXX ««««« ((()) )) pente sur laquelle on a aménagé
((() ))) 2 baissières et leur talus.
Vous voyez sur ce premier schéma deux "talus" XXXX. Ce sont deux rangées de balles de paille. Elles servent de plates-bandes, de lits de culture surélevés.
Elles protègent deux baissières (2 fossés), au fond desquelles ont voit un peu d'eau de pluie ««««««« que le sol et les balles de paille XXXX auront vite fait d'absorber.
Sur le schéma 2, vous verrez une vue aérienne des 2 talus et d'une seule baissière, celle qui se trouve entre les deux.
Le talus de droite est déjà plein de plantes en pleine croissance (représentées par des carrés verts) .
Entre les deux talus, la baissière est temporairement inondée (rectangles bleus).
Normalement, elle peut servir de sentier, d'allée de circulation. Dans un jardin relativement plat et où il ne se forme pas d'accumulation d'eau problématique, l'eau de pluie sera vite absorbée par les talus, le sol ne restera pas longtemps détrempé et la baissière retrouvera très vite sa fonction première de sentier.
Ce deuxième schéma
présente la vue aérienne de
((())))lololol)))))( 2 rangées de plantes (2 plates-bandes)
XXXXo oooXXXX séparées par un sentier d'accès (en bleu).
XXXXooooooXXXX Chaque bloc XXXX est une balle de paille.
XXXXooooooXXXX Chaque balle est une composante du talus.
PLANTES--> XXXXoo ooooXXXX Toutes les balles vont finir par recevoir des
PLANTES--> XXXXoo ooooXXXX plantes XXXX. Chaque balle est déposée le
PLANTES--> XXXXoo ooooXXXX long de la baissière, étroitement serrée
XXXXoo ooooXXXX contre ses voisines sans laisser d'espace
XXXXoo ooooXXXX vide. On peut voir qu'il est possible de les
BALLES --> XXXXooo oooXXXX aligner côte à côte tout en les décalant,
DE --> XXXXo ooooXTXX leur faisant suivre un tracé plus ou moins
PAILLE --> XXXXoo o oXAXX sinueux. Chaque rangée de paille forme une
XXXXoo o oXLXX butte, une plate-bande, en fait, un talus qui
XXXXoooBo oXUXX épouse le contour (la ligne de niveau) du sol.
XTXXoo AoooXSXX Entre les deux talus, l'allée centrale n'est pas
XAXXoo Ioo oXXXX forcément de la même largeur partout, mais
XLXXoo Soo oXXXX elle est bien plane. Elle forme la
XUXXoo So ooXXXX baissière. À chaque extrémité de la rangée,
XSX Xo IooooXXXX on peut créer une légère surélévation du sol
XXXXo ÈooooXXXX pour former un "barrage" de 10 à 20 cm
XXXXoooR ooXXXX de hauteur (un déversoir).
XXXXoooE ooXXXX Quand la pluie tombe ou qu'on arrose,
XXXX Eauo oXXXX l'eau oooooo est emprisonnée entre
XXXXo deo oXXXX les deux talus, ce qui laisse le temps
XXXX pluie oXXXX au sol environnant et au talus de
XXXX oquio XXXX l'absorber et de la retenir, pour le plus
XXXX serao oXXXX grand bénéfice des plantes qui sont
XXXX absorbéeo oXXXX installées sur les talus (c'est-à-dire, qui
XXXX par le o oXXXX poussent sur mes balles de paille).
XXXXosolooXXXX
BARRAGE --> ((())))lololol)))))(
déversoir fait d'une butte de terre plus
basse que les balles de paille. Si trop
de pluie s'accumule, elle pourra passer
par-dessus ce petit barrage et s'écouler
naturellement sans défoncer les talus
(les balles de paille) dont la surface est
couverte de plantes.
Conclusion :
Moins un terrain est plat, plus les baissières et talus qu'on y aménagera présenteront des lignes sinueuses. Ceci implique qu'en intégrant ces aménagements directement dans le potager et à moins que le terrain soit presque parfaitement au niveau sur toute sa surface, on devra sacrifier un aménagement rectiligne des surfaces de plantation.
Ceci amène alors certains inconvénients : par exemple, on pourra se retrouver avec une même baissière qui sera plus large là où la pente du terrain sera plus douce, et inversement, plus étroite en pente plus raide. Y déambuler en poussant une brouette devant soi sera assurément plus difficile que dans une belle allée droite de largeur uniforme.
Un autre inconvénient : les espaces de plantation n'étant pas de dimensions uniformes et rectilignes, l'usage de certains équipements comme les couvertures flottantes ou tunnels de protection en sera compliqué. Je ne pense pas qu'on pourrait installer un tracteur à poulets sur les talus non plus. Il serait certainement plus pratique de fermer le périmètre au moyen d'une clôtureportative en filet électrifié.
Mais placés au bon endroit pour rendre le bon service, les baissières et talus peuvent s'avérer de précieux aménagements pour un fonctionnement optimal du jardin. En effet, elles permettent de planifier l'irrigation du terrain selon les lois naturelles de la gravité. Pas étonnant que de tels aménagements soient conseillés en permaculture, car elles permettent d'utiliser les ressources gratuites de la nature et donc, d'éviter du travail, du temps, des coûts et l'utilisation superflue de ressources artificielles.
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Ici, on voit la pente qui commence où finissait le potager avant la construction de la baissière. Les piquets plantés à gauche soutiennent une clôture électrique portable. Je les avais plantés à l'oeil pour qu'ils suivent à peu près la ligne de contour du terrain. Le cadre en bois en forme de A que Serge nous a fabriqué est un niveau rudimentaire, mais assez précis pour définir exactement où se trouve cette fameuse ligne de contour.
Savez-vous quoi ? Je m'étais trompée de peu, si bien qu'après quelques ajustements mineurs, c'est cette clôture qui m'a servi de guide pour creuser ! |