jeudi 10 mai 2012

Dès avril, les pousses d'hémérocalles arrivent dans nos assiettes !

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Louise :


Hémérocalle Brand New Lover
Eh oui ! Vous n'avez pas d'hallucinations et je n'ai pas la berlue : nous parlons bien des jeunes feuilles d'hémérocalles (Hemerocallis fulva, Hemerocallis spicata) qui sortent en petites pointes serrées et se déploient rapidement en éventail. S'il est largement connu que leurs fleurs et même leurs boutons floraux se mangent, en revanche, peu de jardiniers savent qu'on peut se délecter de leur feuillage printanier.
Les chevreuils adorent les manger et, depuis que j'y ai moi aussi goûté, je suis tout à fait d'accord avec eux !
Il est facile de trouver des recettes à base de
fleurs d'hémérocalles sur Internet.
En revanche, il faut fouiller plus en profondeur pour
seulement apprendre qu'on peut manger 

les boutons floraux et...
les jeunes pousses printanières.


Mais d'abord, de quelle plante s'agit-il ?
Plusieurs personnes confondent l'hémérocalle (hemerocallis) avec le lis (lilium), mais aussi avec l'iris. Ces deux dernières plantes sont toxiques jusqu'à un certain point. Les fleurs  de ces trois vivaces très communes dans nos jardins sont similaires et elles ont toutes trois un air exotique.
Soyez prudent et assurez-vous d'être sûr à 100 % d'avoir bien identifié toute plante avant de vous risquer à en manger (consultez quelqu'un de fiable - un professionnel, par exemple, ou utilisez un bon livre guide d'identification).
De plus, assurez-vous que l'endroit où pousse la plante n'est pas pollué ou contaminé.
Mais, même lorsque vous êtes certain de savoir à quelle espèce vous avez affaire, si c'est la première fois que vous y goûtez, mangez seulement une petite quantité de la plante, pour voir comment votre organisme va réagir (une allergie ou une intolérance est toujours possible). En général, une plante crue risque plus de provoquer une réaction indésirable qu'une plante cuite. 
D'ailleurs, certaines sources mentionnent que la feuille d'hémérocalle crue provoque une "détresse du système digestif" (lire ici une diarrhée) chez une personne sur cinquante. Mais personnellement, je crois que notre organisme peut prendre un peu de temps avant de s'habituer à un nouveau légume, spécialement si celui-ci est assez vigoureux pour pousser hors d'un potager, survivant et se reproduisant par lui-même. En effet, ce genre de plante est généralement plus nutritive que nos légumes du potager et peut représenter un défi un peu plus grand pour nos estomacs faiblards de gens civilisés.
À la fin de cet article, vous trouverez une description de l'hémérocalle, du lis et de l'iris, pour vous aider dans votre identification, si jamais vous en sentez le besoin.


Ces jeunes pousses sont très tendres,
sans contredit, mais je préfère
attendre que la talle soit entièrement
sortie de terre pour faire ma cueillette.
 
Une cueillette facile :
Je ne touche pas à mes variétés d'hémérocalles qui fleurissent au printemps, vers mai ou juin, pour ne pas retarder leur floraison, mais aussi, parce que les espèces printanières d'hémérocalles ne sont pas les mêmes que H. Fulva. Or, je n'ai trouvé jusqu'à maintenant aucune documentation m'indiquant lesquelles de ces espèces sont sécuritaires à manger. Je me concentre donc sur les hybrides qui fleurissent en plein été et bien sûr, sur mes talles de Fulva.
Je récolte chaque talle en entier, en une seule et unique fois et, par la suite, je ne touche plus au feuillage du reste de la saison de jardinage. 
Plus tard, en été, je retournerai cueillir les boutons floraux et les fleurs, autant que j'en voudrai - je pourrais cueillir toutes les fleurs jusqu'à la dernière sans faire aucun mal au plant. De toute façon, la fleur d'hémérocalle a une floraison tellement courte (une seule journée) que ça me déculpabilise d'utiliser beaucoup de fleurs au menu.
L'an prochain, je pense sérieusement
couvrir mes plus grandes talles
d'une couverture flottante jusqu'à la récolte,
pour réduire la tâche de lavage.
Mais pour revenir aux feuilles, je dois les laver soigneusement, car sur mon terrain partiellement couvert de grands arbres, des débris végétaux s'infiltrent entre elles. Au moins, le fait que les pousses émergent d'un paillis les protège des éclaboussures de terre. Ainsi, elles sont beaucoup plus propres, et donc plus faciles à laver. Mais je trouve que c'est une verdure longue à nettoyer, car il faut vérifier les feuilles une par une pour s'assurer qu'on n'a laissé aucune saleté. 
Ensuite, elles sont prêtes à manger crues en salade ou cuites.
Je les préfère cuites. Ainsi apprêtées, elles ont un goût tendre de haricots verts et leur texture ressemble aux parties vertes et tendres des poireaux. D'ailleurs, je préfère les faire cuire à la vapeur, pour conserver le plus possible leur valeur nutritive. 
Je récolte de une à cinq livres de pousses par jour, ou à mesure que les talles émergent du sol et atteignent une hauteur suffisante. Généralement, nous en mangeons une partie pour le repas suivant et je fais blanchir le reste à l'eau bouillante (une minute) ou dans une petite étuveuse StarFrit, 40 à 60 secondes à la puissance maximale du micro-ondes. Ensuite, je les plonge rapidement dans l'eau froide pour arrêter la cuisson, je les égoutte et je les essore dans un linge à vaisselle propre. Enfin, je les mets dans un sac à lait recyclé propre, je ferme le sac à l'aide d'un peu de ruban gommé, puis j'enfile ce sac dans un deuxième sac à lait, pour protéger ma récolte de la brûlure de congélation. Je pèse et j'identifie avant de déposer le tout au congélateur.
Une talle d'hémérocalles fauves,
trois semaines après la cueillette des pousses.
La récupération se fait étonnamment vite.
Cette année, je m'attends à récolter en tout environ 30 livres de pousses (début mai, j'en ai déjà mis 16 livres au congélateur, sans compter ce que nous avons mangé).
L'an passé, j'ai récolté relativement peu de pousses, en partie parce que je craignais d'abîmer le feuillage de mes plants. Mais ils ont récupéré rapidement, reprenant une belle apparence, et leur floraison n'a même pas été retardée.
Cette année, la cueillette étant totale, je verrai bien si cela a un effet indésirable quelconque. Mais je ne crois pas. Après tout, un sursaut de l'hiver pourrait lui aussi tuer le feuillage au sol et cela n'affecterait pratiquement pas une plante en santé.
Maintenant, passons à table !
Un plat tout simple :
carrés de fondue parmesan,
fraises de Californie
et pousses d'hémérocalles
cuites au four micro-ondes, dans une étuveuse, durant 60 secondes.

Omelette au jambon, au fromage et aux pousses d'hémérocalles,
accompagnées de tomates cerises et de haricots jaunes
provenant de mon potager intérieur.
Pas mal pour un repas de la mi-avril !
Ma chaudrée de turbot et de pétoncles aux pousses d'hémérocalles,
simplement accompagnée d'une rôtie de pain de seigle beurrée
et saupoudrée de thym séché.
Mon mari a tellement aimé ce plat qu'il a englouti 5 bols d'affilée !
Or donc, de quelle plante s'agit-il ?
Il existe des fleurs d'hémérocalles de couleurs très variées, mais le vrai bleu n'existe pas chez ces plantes (comme c'est le cas de toute façon pour plusieurs plantes). La forme des fleurs peut aussi varier.
La fleur typique d'hémérocalle a une forme ouverte et présente 3 pétales et 3 sépales. Il existe aussi des cultivars aux fleurs doubles (pétales et sépales plus nombreux et apparemment, ces variétés sont moins odorantes et attirent donc moins les insectes pollinisateurs). Chaque fleur dure seulement un jour (deux au maximum, pour certaines variétés) avant de se faner et d'être remplacée par une autre. D'où son nom anglais : daylily (lis d'un jour). Certaines hémérocalles fleurissent pendant à peine 2 ou 3 semaines, alors que d'autres, comme la populaire Stella de Oro, fleurissent durant pratiquement tout l'été.
Hémérocalle Jubilee Pink - un des 60 000 cultivars et plus enregistrés à la Société Américaine des Hémérocalles. Elle produit des fleurs roses. Sur la photo, ses fleurs sont orientées vers le haut (vers la lumière). Il existe, à l'état sauvage une vingtaine d'espèces d'hémérocalles différentes.

Les racines d'hémérocalles forment un enchevêtrement de tubercules
allant de la grosseur d'un pois à celle d'un doigt.
Probablement l'espèce la plus connue des nord-américains,
 l'hémérocalle fauve (hemerocallis fulva),
cette belle envahissante orange vif qui pousse dans les fossés,
le long de nos routes de campagne.

Remarquez les tiges florales pratiquement sans aucune feuille.
 Le site Les beaux jardins vous offre un croquis de cette plante et de son système racinaire, composé de rhizomes attachés en grappe, comme une botte d'oignons.  Les plants forment une touffe de feuilles vertes ressemblant à des brins d'herbe géants, groupés en éventails indisciplinés, à la forme moins bien définie que pour les iris, qui eux, forment un éventail parfaitement plat. Pour préparer sa floraison, la plante produit des tiges florales plus ou moins longues (selon la variété), le plus souvent, ces tiges sont complètement dépourvues de feuilles, et elles émergent toujours du centre de chaque éventailAu bout de cette tige, se formeront des branches plus ou moins nombreuses regroupant les bourgeons floraux, eux aussi, plus ou moins nombreux, selon le cultivar. Une fois mûr et grossi, chaque bouton floral s'ouvrira pour donner une fleur qui ressemble beaucoup à un lis (d'où la confusion), mais qui durera seulement 1 jour (jusqu'à 2 pour certaines espèces d'hémérocalles) avant de se faner. Les fleurs des lis et iris, quant à elles, resteront plusieurs jours sur le plant avant de se faner.
Iris, dont on voit les rhizomes qui affleurent
au-dessus de la terre. En général, ils poussent
à l'horizontale et paraissent couchés sur le sol.
Iris à gauche, hémérocalle à droite.


Iris en bas, hémérocalle au-dessus.
Les fleurs d'iris peuvent être
simples ou doubles et leurs
coloris varient beaucoup,
du blanc au vrai bleu, en passant
par le jaune, le bourgogne
et le presque noir,
sans oublier le doré,
le pêche et la couleur chair.
Les iris (Iris) sont, selon l'espèce, des plantes à rhizome (ils forment une racine charnue qui pousse à l'horizontale à la surface du sol et qui est visible), comme les iris de jardin, ou des plantes à bulbe (une sorte d'oignon), comme les iris de Hollande (Iris Reticulata, Iris Juno et Iris Xiphium en sont des exemples). Les plants forment des feuilles au port dressé, en forme de lance ou de lame de couteau très mince, à l'apparence exotique. De plus, elles sont beaucoup plus coriaces et rigides que celles des hémérocalles. Elles sont souvent de teinte vert bleuté, parfois panachées de blanc. 

Lorsque les fleurs apparaissent, nous ne pouvons plus confondre les iris et les hémérocalles aussi facilement, d'abord parce qu'en y regardant de plus près, elles sont passablement différentes. Et puis les bourgeons floraux sont portés différemment sur leur tige. Par exemple, les iris allemands et les iris de Hollande (voir les deux dernières planches botaniques de l'article du 6 mars 2013) ou encore celle sur les iris de Sibérie. Chez les différentes espèces d'iris, il n'est pas rare de voir les boutons floraux se succéder sur les tiges en créant un motif de zigzag.

L'iris est vraisemblablement la fleur qui a servi de modèle pour notre fleur de lys nationale, symbole qu'on retrouve sur le drapeau québécois et qui nous vient directement de la royauté française. Voir l'article de Larry Hodgson sur le sujet. L'iris versicolore, une espèce qui pousse au Québec, est d'ailleurs notre emblème floral national.


Les lis (Lilium) sont des plantes à bulbes et donc, la partie souterraine forme une sorte d'oignon écailleux (le corme), d'où sortira une tige. Voir des des croquis de cette plante sur le lien suivant. Tout le long et tout le tour de la tige sont attachées les feuilles, effilées et plutôt courtes, en général de longueur à peu près égale, ce qui donne à la plante une forme de colonne caractéristique. Tout en haut de cette tige se formeront les bourgeons floraux qui s'allongeront de plus en plus, jusqu'au moment de l'éclosion, ce qui donnera des belles grandes fleurs en trompette, qui dureront plusieurs jours et dont les coloris varieront grandement d'un cultivar à l'autre. Mais le vrai bleu n'existe pas chez les lis. Je n'ai pas de photos à vous présenter, malheureusement. J'ai démissionné de les faire pousser chez moi, à cause d'un petit insecte rouge, le criocère du lis, qui les aime d'un amour dévorant.

Sans contredit ma variété préférée, 
la France Halls qui
accompagne ici des framboises dorées 
et des tomates cerises
jaunes, récolte de l'an passé en Juillet.
Hélène :
Quand vous aurez fini la récolte de pousses d'hémérocalles et que vous entamerez celle des fleurs, il y a un petit truc dont il faut se rappeler. Les fleurs foncées goûteront moins bon (certains trouvent le goût ferreux) que les pâles qui sont beaucoup plus douces au goût, alors les fleurs rouge foncé sont bien belles, mais selon mon expérience, sont beaucoup moins bonnes que les jaunes ou rose pâle !


Louise :
Il est très possible de manger les fleurs fanées (on les cueille en fin de journée, quand elles se referment, ou le lendemain matin). Elles peuvent compléter les ingrédients pour un ragoût, un sauté, un plat gratiné, une sauce à spaghetti, une omelette ou une soupe. Bon appétit!


12 commentaires:

  1. Salut,
    Je viens de trouver ce site. J'ai pensé que ça pourrait vous intéresser:
    http://www.passerelleco.info/rubrique.php?id_rubrique=90

    Christophe

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  2. Bonjour, je veux me débarrasser d'une bordure de 25m d'Hemerocalle, aidez moi s'il vous plait !

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  3. Bonjour !
    Désolée pour le délai de réponse, mais des affaires personnelles nous ont tenues un peu plus loin de notre blogue que nous l'aurions souhaité !
    J'imagine que vos hémérocalles sont des Fauves (Hémérocallis Fulva), comme celles, orange vif, que l'on retrouve en campagne dans les fossés. Cette espèce s'étend agressivement et arrive à couvrir assez rapidement de grandes surfaces, si l'endroit lui convient bien.(Je ne sais pas si certaines espèces à floraison printanière jaune ont aussi cette capacité à s'étendre. Les variétés de ce genre que j'ai ici se comportent de façon civilisée.) L'hémérocalle fauve n'abandonnera pas aussi facilement que les hémérocalles hybrides du commerce, qui sont habituellement beaucoup plus dociles et s'étendent lentement. Le moindre rhizome (la partie charnue des racines) cherchera vaillamment à repousser.
    Personnellement, je déterrerais le plus de plants possible, puis, je couvrirais entièrement la zone avec du carton épais. Ensuite, je cacherais le tout avec un bon paillis lourd et épais. J'ajouterais une couche de carton et du nouveau paillis, au besoin, à l'automne suivant.(La méthode paresseuse serait de ne pas se donner la peine d'arracher les plants, mais ceux-ci réussiront à survivre beaucoup plus longtemps, alors il faudra faire preuve de plus de patience.)
    Si vous voulez tout de suite replanter, par contre, je m'y prendrais de la façon suivante: après avoir arraché les plants, je remplirais la fosse avec de la terre neuve et du compost ou du fumier, puis je couvrirais le tout de carton épais.
    Par la suite, je percerais le carton d'un cercle ou d'un X à l'endroit où je voudrais transplanter chaque nouvelle plante. J'installerais les nouveaux plants dans ces trous, la motte de racines se retrouvant dans la terre sous le carton, les parties aériennes de la plante, au-dessus du carton. Je couvrirais le carton d'une bonne épaisseur de paillis, tout en laissant l'espace dégagé directement autour des nouveaux plants, pour ne pas les étouffer. Si l'endroit est très humide ou ombragé, il faudra aussi surveiller les invasions de limaces, qui pourraient s'attaquer aux nouveaux plants, si elles les trouvent à leur goût.
    Mais, autant que possible, je planterais des annuelles plutôt que des vivaces, pour quelques années de suite. Comme ça, si les bouts de rhizomes d'hémérocalle laissés en terre cherchent à projeter de nouvelles pousses, il vous sera plus facile de les éliminer à l'automne ou au printemps suivant, que si vous devez contourner vos nouvelles vivaces pour ce faire. J'essaierais d'éviter complètement les arbustes pour quelques années aussi, car la suite des choses risquerait d'être plus difficile. C'est déjà une bonne corvée de déterrer un hosta, par exemple, et de retirer de sa motte des racines d'hémérocalle qui se seraient faufilées en-dessous ou au travers, mais s'il s'agit d'un arbuste, la chose est beaucoup moins réalisable. On ne déterre pas les arbustes si facilement et l'opération est beaucoup plus risquée pour ceux-ci, qui pourraient même en mourir.
    Pour finir, si vous ne savez pas quoi faire des mottes d'hémérocalles que vous aurez déterrées, je vous suggère quelques possibilités : les composter (mais encore là, il faudra être patient et les priver complètement de lumière); mettre les mottes dans des sacs de plastique (sacs d'épicerie, par exemple) pour les donner à des amis, parents et voisins ou pour les apporter à un échange de plantes organisé par un organisme ou un club de jardinage près de chez vous; ou tout simplement, les mettre au bord du chemin, dans leur sac, avec une pancarte "À donner : Hémérocalles fauves (oranges)".
    Oh, et attendez que le sol ne soit plus détrempé pour procéder à l'arrachage, pour éviter que la terre se compacte en la travaillant, ce qui est vraiment mauvais pour la structure du sol et donc, pour les plantes, par la suite.
    Bonne chance !
    Louise

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  4. Merci Louise pour votre réponse. Les racines sont tellement dures à enlever, savez vous si il existe du produit pour les empoisonner ? par exemple du rondup gel ?
    Merci d'avance pour vos conseils !

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  5. Malheureusement, je n'ai pratiquement aucune expérience des herbicides, car j'évite tous les produits chimiques (de l'engrais aux insecticides et herbicides). Si vous n'avez pas ce genre d'hésitation, j'imagine qu'un bon centre jardin pourra vous renseigner. Personnellement, à tout le moins, je m'arrangerais pour ne rien cultiver de comestible à l'emplacement où j'aurais utilisé un tel produit et ce, pour quelques années. Quelque soit la solution que vous choisirez, bonne chance et bon jardinage !

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  6. Je suis super impressionnée! Je viens d'emménager dans une maison, dont les bordures sont plantées d'hémérocalles. Comme j'aimerais y faire pousser de la nourriture, je me demandais si j'allais être obligée d'enlever ces magnifiques plantes! Voilà que je découvre que non! Ma question demeure: comment se comporte l'hémérocalle en polyculture? Je n'ai pas la version "agressive" de ces fleurs.

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  7. Je suis contente que vous puissiez déjà voir des possibilités "agricoles" à travers vos plates-bandes !
    Ce n'est pas clair pour moi si les bordures dont vous parlez s'étendent sur votre terrain ou si elle ceinturent les fondations de la maison. Dans ce dernier cas, il serait sage de vous demander si votre sol est contaminé. À ma connaissance, la contamination la plus courante autour des fondations est le plomb, pour les vieilles maisons, à cause de l'usage des peintures extérieures qui, dans un passé pas si lointain, en contenaient. Il y a aussi la contamination à l'arsenic, à cause du bois traité utilisé dans la construction des galeries et patios, et celle causée par le créosote contenu dans les traverses de chemin de fer, utilisées pour créer des murets ou des plates-bandes surélevées, entre autres.
    En cas de doute, vous pourriez faire analyser votre sol. Personnellement, vivant dans une belle vieille victorienne centenaire, je me doute que toute cette vieille peinture grattée a été laissée là où elle est tombée, imprégnant le sol de plomb. Mais il y a deux bonnes nouvelles : ce métal est stable et reste en place, et puis, quand les plantes l'absorbent, il se retrouve dans les tiges et les feuilles, pas dans les fruits. Quant aux racines, il s'accumulerait à leur surface seulement.
    J'ai donc décidé d'utiliser l'espace tout contre les fondations pour y cultiver des plantes comestibles qui donnent des fruits : tomates, haricots, pois, cerises de terre, piments, fraises, par exemple. J'évite donc d'y cultiver de la laitue ou des asperges, par exemple, et je ne cueille pas non plus de feuilles sur les quelques plants d'hémérocalles qui se trouvent à moins de 3 mètres (10 pieds) de la maison. J'évite aussi les légumes-racines, même si la recommandation officielle est de simplement les éplucher ou de les brosser vigoureusement. Par contre, je ne me gêne pas pour cueillir et consommer les fleurs des hémérocalles qui enlacent la maison.
    Une fois cette mise en garde faite, à vous de juger ce que vous pouvez et voulez faire pousser sur votre terrain. Plusieurs belles possibilités s'offrent à vous : plantes potagères annuelles, comme les concombres et la laitue, ou vivaces, comme les hostas et la rhubarbe, certaines fines herbes, petits fruits annuels, comme les cerises de terre, ou vivaces, comme les framboises, sans oublier les arbustes et arbres fruitiers nains.
    N'oubliez pas de laisser une belle place aux plantes ornementales, et aux fleurs, pour les abeilles.
    L'avantage de la polyculture est de favoriser la diversité !
    Merci beaucoup pour cette question, car vous m'avez donné l'idée d'écrire un article à ce sujet. Ce sera donc le prochain que je publierai, pour ne pas vous faire attendre longtemps.
    Entre-temps, vous pouvez utiliser notre bel hiver québécois pour planifier votre jardin-potager.

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  8. Oups ! Je viens de réaliser qu'en me corrigeant, j'ai fait disparaître le paragraphe dans lequel je répondais directement à votre question : la majorité des hémérocalles hybrides font preuve de retenue en poussant en talles et en se contentant de s'étendre plus ou moins lentement en largeur. Elles conviennent donc très bien à une plate-bande diversifiée, tant qu'on leur laisse un périmètre pour prendre un peu d'expansion et pour étendre leurs feuilles au soleil. Alors, tant qu'il y a de la place pour tout le monde, il leur importe peu de se retrouver voisines d'un plant de tomates ou de lavande ou du pied d'un cerisier nain.

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  9. En France, un grainetier (Beau---x) écrit ceci sur son site internet:
    "toutes les fleurs d'hémérocalles à fleurs simples sont comestibles mais pas les fleurs doubles." Mais sans donner de précision…

    Auriez vous des infos à ce sujet ?
    Merci d'avance.
    :)

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    1. Réponse du grainetier (pas de "e" dans son nom):
      "nous vous confirmons que les variétés à fleurs doubles ne se consomment pas, c’est l’usage.(…)
      En tapant sur des moteurs de recherche DAYLILY EDIBLE vous trouverez de nombreux sites anglophones traitant ce sujet."

      Ce sera l'occasion d'améliorer mon anglais…
      A priori, ce serait pour éviter les risques de confusions.

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    2. Bonjour ! Nouvelle information pour moi. Malgré mes fréquentes recherches sur internet, je ne suis jamais tombée sur cette information par le passé. Voulez-vous dire qu'on ne consomme pas de fleurs doubles pour éviter une confusion avec d'autres types de fleurs ? J'ai refait une recherche sur internet et j'ai déniché un site, en anglais, qui conseille de ne consommer que l'hémérocalle sauvage Fulva, expliquant que les différents cultivars peuvent comporter dans leur génétique des parents et ancêtres d'espèces différentes d'hémérocalles, dont certaines pourraient ne pas être comestibles. http://www.eattheweeds.com/daylily-just-cloning-around-2/ Rien n'était mentionné au sujet des fleurs doubles, par contre. N'ayant jamais lu ce conseil nulle part ailleurs auparavant, j'ai consommé plusieurs cultivars de chez moi sans problème. Mais j'ai toujours fait des essais prudents avec chaque variété. De toute façon, comme il existe des gens qui sont allergiques aux hémérocalles, donc soyons toujours prudents dans nos exploration culinaires !

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    3. Voici un autre site, https://garden.org/thread/view/47530/Edible-Daylilies/
      C'est un forum présentant un échange de commentaires sur la toxicité possible de certaines hémérocalles, dont celles à fleurs doubles. Il semblerait que la partie des plantes la plus susceptible de provoquer une réaction adverse serait la racine, mais si certains commerces vendant des hémérocalles mentionnent que les fleurs doubles ne sont pas comestibles, ils n'expliquent pas pourquoi ni d'où vient cette information.

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