samedi 9 août 2014

Trop bleu pour être vrai

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Photo fin printemps, des hostas, des fougères et des myosotis.

Hélène :
Ce n'est pas qu'il est inexistant, mais vous avez peut-être remarqué que, dans le monde végétal, le bleu pur est plutôt rare. Les myosotis dans la photo du haut sont un bon exemple d'un bleu ciel franc ; comme la bourrache d'ailleurs (et bien d'autres que je ne nommerai pas tous).

Cette centaurée, bien que bleutée, tire plus
sur le violacé et son centre magenta assure
que la fleur soit bien visible. Les appareils
photo ne rendent pas toujours les couleurs
avec précision.
J'ai déjà entendu dire que c'est parce que les pollinisateurs ont du mal à faire la différence entre les fleurs bleues et le ciel, et donc, avec l'évolution, les plantes auraient laissé de côté cette belle couleur. Que ce soit vrai ou non, ma bourrache fait malgré tout le plaisir de mes abeilles!

Mais voilà, plusieurs catalogues de jardinage exposent un nombre impressionnant de spécimens qui sont sensés être bleus, leur présentation étant souvent suivie d'un slogan vendeur indiquant qu'il n'y a pas plus bleu que celui-là. Et comme les tops modèles, les fleurs photographiées dans la plupart des revues de jardinage ont aussi leur lot de retouches, surtout au niveau de la couleur.

Cette anémone se nomme supposément anémone bleue et si on en croit une
des photos qui l'a déjà vendue, je n'ai pas reçu la bonne plante...

Hors, il n'y a pas que la retouche photo qui peut faire une drastique différence entre la plante qu'on s'attend à avoir et la plante que nous recevons finalement. La composition minérale du sol peut également influencer la teinte des fleurs. Par exemple, certains jardins produiront des fleurs de teinte pêche, alors qu'en principe, elles auraient dû être rose pur. Lorsque nous avons emménagé dans notre maison actuelle, il y avait dans le jardin un cultivar d'hydrangée dont les fleurs auraient dû être bleues (enfin, le plus bleu possible) si le plant avait été en sol plus acide mais qui n'était que d'un mauve délavé avec une fleur bleue ici et là.

Louise: Dans mon jardin, j'ai des chrysanthèmes jaunes très tardifs (Chrysanthemum rubellum "Mary Stoker") qui ont une tendance marquée à varier leur teinte. J'ai déjà vu chez d'autres jardiniers des talles  du même cultivar qui sont d'un jaune rosé assez extraordinaire. 

Chez moi, elles arborent deux teintes très distinctes. Celles qui ont été plantées tout près d'un demi-baril de bois ceinturé de métal sont d'un bel orange brûlé. Je crois que les bandes de métal, en rouillant, ont saturé le sol de fer, que la plante a probablement absorbé dans ses tissus.Avec le temps, la talle s'est étendue de plus en plus loin du demi-baril. Résultat : les fleurs arborent au moins trois teintes différentes et les plants les plus éloignés tirent vers le jaune "autobus scolaire" en vieillissant. 

Comme quoi se fier uniquement aux photos des magazines ou à ce que la plante devrait ressembler selon sa description nous réserve parfois des surprises...
Les chrysanthèmes Mary Stoker (Chrysanthemum Rubellum) ont une forme de marguerite. Ils fleurissent beaucoup plus tard que les autres chrysanthèmes et sont si résistants au froid qu'il leur faut généralement plusieurs nuits sous zéro et une grosse bordée de neige pour en venir à bout. Les fleurs assez jeunes sont jaune paille (dans le fond) et se teintent généralement de rose en vieillissant. Mais leur teinte peut varier selon l'endroit où la plante est installée. Au travers, les capuchons bruns sont les coeurs de graines de mes rudbeckies hirta. À leur pied en avant-plan, des orpins (Sedum Spectabilis).

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