dimanche 26 juin 2011

Ah ! Les fraises...

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Les fraises d'Hélène

Au Québec, ce petit fruit est intimement associé à la fin des classes, au début de l'été et à la Saint-Jean-Baptiste. Donc, au plaisir et à la joie! Nous lui avons fait une place au jardin.

Mais plutôt que de leur réserver une plate-bande ou de les planter en rangées, façon potager traditionnel, nous avons laissé les plants courir partout, à la manière d'un couvre-sol.

Les fraisiers issus de plants cultivés forment un couvre-sol attrayant et assez haut (15 à 30 cm). Ils contribuent à garder le sol humide, mais ne forment pas un tapis assez dense pour bloquer entièrement les mauvaises herbes. Il faut donc désherber occasionnellement et / ou étendre un paillis entre les plants, en prenant soin de ne pas enterrer la couronne des fraisiers, ce qui les ferait mourir (la couronne est le point de jonction entre les tiges et les racines). Les fraisiers peuvent se reproduire par semis (une fraise pourrie oubliée sur place laissera des graines derrière elle). Dans ce cas, les rejetons ne seront pas identiques au plant-mère. C'est comme cela que les producteurs arrivent à développer de nouvelles variétés. Mais les fraisiers se reproduisent surtout en lançant des stolons : des tiges longues qui rampent sur le sol, s'éloignant du plant-mère, et qui produiront une touffe de feuilles qui s'enracinera sur place.D'un point de vue génétique, ces nouveaux plants sont identiques au plant-mère.



Mes fraisiers poussent très bien
autour de mes hémérocalles.
Louise :  
C'est par accident, à une époque où j'ai dû, bien malgré moi, délaisser mon potager, que mes fraisiers en ont profité pour partir à l'aventure. Même les mauvaises herbes avec lesquelles ils sont entrés en compétition ne les ont pas rebutés. Avec les années, ils se sont ressemés et sont revenus à un fruit un peu plus sauvage : plus petit, mais aussi bien plus savoureux. J'utilise des feuilles mortes comme paillis, mais je n'étend jamais une nouvelle couche de paillis juste avant ou durant la fructification, pour éviter que l'humidité printanière qui s'installera dans le paillis attire les limaces, qui raffolent des fraises.


Les matricaires sont aussi hautes 
que les hémérocalles, ce qui 
tient les fraisiers un peu à distance.

       




Mes fraisiers ne sont pas de type remontant, c'est-à-dire qu'ils donnent une seule récolte vers la fin-juin. Ils cohabitent bien avec les vivaces de hauteur moyenne à grande. Dans une de mes plates-bandes, ils cohabitent harmonieusement avec les myosotis (bisannuelles à floraison printanière bleu ciel qui, habituellement, noircissent et meurent après avoir donné une profusion de petites graines). Vers le début ou la mi-juin, j'arrache la majorité des plants de myosotis avant que les graines se répandent, cela donne de l'espace et du soleil supplémentaire aux fraisiers. Je laisse les jeunes plants de myosotis pousser sous les fraisiers : ce seront eux qui fleuriront l'année suivante.


Ces fraisiers courent dans une allée et il est difficile
d'y circuler pour le moment,
 mais dès qu'ils arrêteront de produire leurs fruits, 
début juillet, je vais les arracher ou les transplanter ailleurs. 
Il y a toujours des fraisiers pour 
s'aventurer sous les plants de  rhubarbe.
Les fraisiers aiment le soleil, mais n'ont pas besoin de huit heures de plein ensoleillement par jour pour produire. Bien sûr, ils ne donneront pas autant de fruits qu'en culture maraîchère, mais d'un autre côté, je n'ai pas à m'en occuper, ni à leur concéder un espace particulier de mon jardin. Je les laisse pousser partout où ils veulent et quand un plant me dérange, je l'arrache ou je le transplante ailleurs (après la récolte, tout de même).

Voici une partie de ma récolte de cette année, en photos :
18 juin 2011 - 1e cueillette,
dans un panier de 1,5L


20 juin 2011 - 2e cueillette








24 juin 2011 - 3e cueillette




30 juin 2011 - 4e cueillette







En tout, c'est environ 7 litres de rouge abondance que j'ai cueillie cette année ; les années précédentes étant similaires. Quand on y pense, c'est quand même une belle petite économie d'épicerie! Je n'ai pas bêché le sol (ce qui n'est pas bon pour la fertilité du sol, de toute façon, mais nous y reviendrons sûrement dans un prochain article). Je ne l'ai pas fertilisé non plus ( si on excepte la décomposition du paillis sur place). Je n'ai que désherbé et récolté, c'est tout. Et bien sûr, je n'ai utilisé aucun pesticide, qu'il soit chimique ou naturel. Pas si mal, si on considère mon investissement initial : une demi-douzaine de plants de fraises achetés il y a 18 ans et laissés à eux-mêmes depuis.  

Cette année, j'ai décidé d'augmenter ma production et j'ai acheté 12 plants d'une variété dite "quatre saisons", qui est sensée donner des fruits en moindre quantité à la fois, mais durant tout l'été. J'ai planté 4 des plants dans deux jardinières, car cette variété est sensée être adaptée à ce genre de conditions. Les 8 autres ont été installés en pleine terre, en bordure de la maison pour une récolte plus facile (un autre principe de permaculture en passant), avec l'idée de les laisser courir dans les plates-bandes en tant que couvre-sol, comme mes vieux plants. Je ne vous ai pas montré le plan de mon terrain, mais puisque les plants de ma nouvelle variété sont en bordure de la maison et que mes vieux plants sont loin dans le fond du jardin, les chances de pollinisation croisée sont presque nulles.  Tant mieux, car je veux conserver les caractéristiques de chacunes!
Hélène : 340 grammes aux 2 jours !

Hélène : 
Pour ma part, les fraises qui sont en plein soleil d'après-midi font moins bien que celles qui ne le sont pas, mais j'ai déjà mentionné à quel point mon terrain est en plein soleil ! Les fruits qui sont sous le soleil de l'après-midi rougissent seulement d'un côté, semblent plus durs, moins juteux, et les graines sont plus foncées, tandis que les fraises qui ne sont exposées qu'au soleil matinal sont absolument délicieuses et juteuses.
Par ailleurs, sous un de mes plants, j'ai mis du paillis d'écailles de noix de cacao, ce qui ne semble pas être le meilleur choix, car les fruits qui y touchent ont tendance à pourrir.
Mais ma récolte est abondante, elle a commencé le 12 juin. Comme Louise, je fais une récolte aux deux jours, environ.

Avec une tranche de gâteau des anges et de la crème glacée à la vanille, nos fraises sont délicieuses !

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